1 Rois 13.1-10 et 33-34 – Ascension et chute de Jéroboam (4)

DESTRUCTION D’UN AUTEL 4 ÉTOILES

Dieu passe un message

Comme d’habitude quand les choses vont mal, Dieu envoie un de ses serviteurs-prophètes pour dénoncer le Péché. Ce qui est surprenant ici, c’est que la malédiction est prononcée contre l’autel et non contre Jéroboam. Ce roi impie méritait la mort, sa tentative de saisir le prophète (sûrement pour lui faire du mal au v.4) ou de le corrompre (pour l’inciter à retirer sa malédiction au v.7) méritaient la mort. Pourtant c’est comme si Dieu, malgré la puissance qu’il déploie, lui laissait encore une chance de comprendre son erreur. En tout cas, la prophétie qui annonce qu’un roi du sud viendra détruire cet autel situé dans le royaume du nord montre que Dieu sera de nouveau avec un descendant de David et que ça sent déjà la déchéance pour Jéroboam et ses successeurs.

Le prophète courageux et fidèle

Ce prophète qui vient du royaume du sud avait toutes les raisons de ne pas être rassuré en accomplissant sa mission : il vient voir le roi « concurrent » du sien pour dénoncer avec vigueur une idolâtrie que celui-ci prend pour garanti d’indépendance politique. À coup sûr on le traitera de propagandiste agissant pour ramener les habitant du nord sous le giron du trône davidique. Et que dire du contenu de son oracle ? Dire devant Jéroboam qu’un roi de Juda viendra sur son territoire pour détruire cet autel concurrent de celui de Jérusalem et dire devant les prêtres que leurs successeurs finiront tous sacrifiés, c’est à la limite du suicide !

Mais ce prophète a, comme tous les vrais prophètes, une relation profonde avec Dieu. Il sait que son divin maître le protégera et cela est confirmé par deux signes :

  1. Pour certifier que son message vient de Dieu il annonce que l’autel se brisera (3) et, effectivement, il se brise (5).
  2. Quand Jéroboam donne des ordres pour se saisir de lui, sa main se paralyse (4) et ce n’est que grâce à l’intercession du prophète qu’il peut la replier (6).

Mais sa fidélité à Dieu se voit aussi par son obéissance devant la proposition de Jéroboam (8-10) : Il suit les ordres du Seigneur à la lettre.

Comment gâcher la fête ?

Dans ce récit nous avons 2 moyens de mettre une très mauvaise ambiance à une cérémonie religieuse :

  1. Faire en sorte que la graisse du sacrifice tombe à terre. Comme c’est la partie qui est réservée à Dieu et qu’elle doit toujours l’être en holocauste (brûlée), la faire tomber par terre c’est la souiller. Il n’y a plus qu’à tout recommencer ! Et comme dans notre récit l’autel est cassé il va falloir attendre un peu pour pouvoir renouveler le rituel !
  2. Profaner le lieu « sacré ». Le meilleur moyen pour faire cela c’est de mêler le pur et l’impur comme par exemple… sacrifier des humains ou brûler des ossements.

Le roi rebelle

La fin du chapitre (33-34) donne une conclusion sans appel : Jéroboam n’a pas tenu compte des avertissements du prophète et des signes miraculeux. Il a continué d’organiser l’idolâtrie, ce qui explique pour l’auteur et les destinataires du livre des rois qui vivent plusieurs siècles après ces événements, que sa dynastie a été détruite. Prochainement, nous verrons comment cela s’est passé.

Accomplissement de la prophétie ?

Avec certaines prophéties il faut parfois être patient. Le roi Josias qui viendra profaner Béthel fera son apparition 3 siècles plus tard (2 R 22) ! Donc si l’on résume la visite du prophète, son action n’a provoqué aucune repentance et il ne verra pas le résultat de sa malédiction. Déconcertant, non ? À vue humaine peut-être… mais il a participé au plan de Dieu et ça c’est merveilleux ! Il a été un « bon serviteur, fidèle en peu de choses » comme dans la parabole des talents (Matthieu 25.14-30).

 Application

→ Dieu fait des miracles pour lutter contre l’idolâtrie qui bafoue son nom. C’est une très bonne nouvelle pour nous qui… sommes idolâtres ! Laissons-nous le Saint-Esprit gouverner en nous pour mener une vie entièrement consacrée à Dieu ou résistons-nous dans certains domaines comme Jéroboam ?

→ Nous sommes appelés à avoir un rôle prophétique dans notre entourage, chrétien et non chrétien. Mais il faut s’empresser d’ajouter qu’il y a une manière de faire : viser la repentance, utiliser une manière adaptée et surtout laisser Dieu faire !

→ Même quand on dit des choses vraies, même quand la manière est bonne, il se peut que notre action n’ait aucun résultat !

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