Nombres 5.1-31 – Organisation des troupes (8)

Infidélité

Pour mettre en garde les Israélites vis-à-vis de la rébellion contre Dieu, l’auteur cite deux instructions spécifiques :

  • L’infidélité envers Dieu (v.5-10) : c’est intéressant qu’on ne parle pas ici d’une infidélité envers le prochain mais d’une infidélité envers Dieu (v.5). Le fait de tromper l’autre en le volant, en l’arnaquant, en le plagiant, en ne prenant pas soin de ce qu’il nous a confié est d’abord une faute envers Dieu. De quoi bien se rappeler à qui on a affaire, même s’il ne s’agit pas d’une faute « aussi grave » qu’un meurtre ou un adultère !
  • L’infidélité envers le conjoint (v.11-31) : voilà une pratique un peu bizarre ! Elle a pour but de lever le doute en rendant la femme adultère stérile (v.27) mais aussi en faisant justice à la femme innocente (v.28). Les mystérieux versets 23-24 sont sûrement un geste symbolique : la malédiction est dissoute dans l’eau[1] que boit ensuite la femme, s’appliquant ainsi la justice de Dieu. Même si, au v.27, c’est l’eau qui produit la malédiction, le v.21 dit bien qu’en réalité c’est Dieu qui applique son verdict.

Il n’est pas étonnant que l’auteur choisisse de citer ce qui touche à l’infidélité : le fait de rompre notre relation avec Dieu, c’est bien là le problème du péché. Dieu prend souvent l’image du couple pour parler de la rébellion de son peuple envers lui. Et j’ai l’impression que rien qu’en lisant le texte, on se trouve déjà dans le camp des infidèles :

  • Le fait de rendre un cinquième de plus du bien extorqué (v.7) peut nous faire tiquer alors que nous considérons parfois que c’est déjà pas mal d’avoir reconnu ses torts.
  • Notre culture ambiante nous fait dire face aux v.11-31 : pourquoi n’y a-t-il que la femme concernée ? On oublie qu’elle a quand même a priori commis un adultère et que si ce n’est pas le cas, l’homme se retrouvera tout penaud et la femme sera protégée d’une punition abusive.
  • On a les poils qui se hérissent face à une pratique en apparence « magique », en se disant que Dieu demande parfois des trucs bizarres.

Notre difficulté à vouer un amour inconditionnel à Dieu se voit donc jusque dans nos arrière-pensées dont nous n’avons parfois même pas conscience !

APPLICATION

Ai-je conscience que Dieu est le premier offensé quand j’agis mal ou quand je pense mal ? Et que même si personne n’a su ce que j’ai fait ou pensé, je me dois de demander pardon à Dieu et d’essayer de ne pas continuer dans cette voie (même cachée) ?

Ai-je conscience de la portée du péché en moi (jusqu’à influencer ma lecture de la Bible) ?

À chacun son rôle

En pointillé de ces instructions données aux Israélites, on voit un accent mis sur le rôle particulier des prêtres :

  • Les v.8-10, qui parlent de ce qui revient au prêtre, ne figurent pas dans Lévitique 5.20-26 qui rapporte les mêmes instructions.
  • Les v.11-31 attribuent au prêtre le rôle d’applicateur de la justice divine.
  • Au chapitre 6, on verra que le prêtre est beaucoup mentionné dans les instructions sur le naziréat et qu’il a aussi le privilège de pouvoir bénir le reste des Israélites.

Peut-être qu’en filigrane, le message pour les Israélites est que chacun a son rôle et qu’il faut l’accepter. En effet, dans les chapitres qui vont suivre, l’autorité accordée à certaines personnes (Moïse, les prêtres) sera une des sources de contestation des Israélites (cf. contestation de l’autorité de Moïse au chapitre 12 et contestation de l’autorité des prêtres au chapitre 16). C’était donc bien un problème à anticiper.

APPLICATION

Suis-je contestataire ? Ai-je du mal à accepter que certaines décisions reviennent à mon responsable GBU, à mon coordinateur régional des GBU, aux anciens de mon église… ? Est-ce que je respecte le rôle particulier que Dieu donne à chacun ?

[1] Note de la Bible d’étude du Semeur

Marie-Aude R.

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