1 Rois 12.25-33 – Ascension et chute de Jéroboam (3)

ET LÀ, C’EST LE DRAME !

Peurs (25-27)

Malgré un exil en Égypte, la prophétie d’Ahiya s’est bien réalisée : Jéroboam est maintenant chef des 10 tribus du nord qui forment dorénavant le royaume d’Israël ! Premier acte du souverain : choisir une capitale, Sichem, et la fortifier. Second acte : fortifier Penouel pour qu’elle soit un rempart contre les incursions des peuples ennemis. Troisième actes : chercher à conserver le pouvoir en se protégeant… de l’influence du royaume du sud. Jéroboam sait qu’avec le temple de Jérusalem Roboam détient un énorme avantage sur lui puisque tous les israélites devaient aller à Jérusalem au moins 3 fois par an pour les grands pèlerinages de la Pâque (mi-avril), de la Pentecôte (début juin) et de la fête des cabanes (octobre). Ces déplacements sont autant d’occasions pour le petit-fils du grand roi David d’exercer une très grande influence sur le royaume d’Israël dirigé par mec qui vient de nul part. Fuite de capitaux, de population, perte d’influence et autorité sapée : Israël est une nation dont le centre de gravité est hors de ses murs ! Jéroboam a de quoi être effrayé mais 2 options s’offrent à lui : 1) comme David il se rappelle que c’est Dieu qui l’a placé là et qu’il a juste à lui faire confiance ou 2) il panique et cherche une solution humaine.

La pire solution (28-33)

Malheureusement, Jéroboam a choisi de jouer la concurrence avec une vieille recette qui a déjà fait ses preuves : le veau d’or. En en mettant un à Dan, au nord du royaume, et un à Béthel, le sanctuaire de l’Éternel au sud, il calme les besoins religieux d’un peuple qui n’aura plus besoin d’aller adorer ailleurs que dans son royaume. Il siphonne la piété véritable en reprenant les paroles des hébreux au pied du Sinaï : « Voici tes dieux, Israël, ceux qui t’ont fait monter d’Égypte ! » et, pour que la parodie soit complète, de nouveaux prêtres et de nouvelles fêtes/pèlerinages sont institués. Le stratagème est très bien fait, Jéroboam croit sûrement avoir sauvé sa peau… en désobéissant à l’Éternel !

Le principe de l’idolâtrie

La fausse religion, c’est comme la fausse monnaie : pour que ça fonctionne il faut que ça ressemble le plus possible à l’original. Mais à chaque, ce sont les usagers qui se font avoir ! Nous, au XXIème siècle, nous savons que Jéroboam et ses conseillers commettent un crime en installant ce système religieux d’opérette mais les israélites, eux, avaient toutes les chances de mordre à l’hameçon. Il a suffit de leur dire : « ces veaux d’or ne sont pas des idôles, ce sont des représentations du Dieu qui nous a fait sortir d’Égypte ! Aller à Dan et Béthel a le même effet que d’aller à Jérusalem ! » De même pour les fêtes détournées ou inventées, ainsi que les prêtres infidèles, il a suffit de dire « Cette séparation d’avec Juda n’était pas prévue quand Moïse a parlé à l’Éternel ! La loi de Moïse doit donc être adaptée ! Même si nous sommes obligés d’innover un peu, c’est pareil qu’au sud, vous êtes toujours fidèles à l’Éternel ! » Humainement parlant, ça fonctionne. Mais si le peuple avait réfléchi un peu il aurait compris que Dieu ne change pas et qu’il ne pouvait pas accepter des choses si opposées à ce qu’il avait dit dans le Lévitique ou le Deutéronome. Le problème c’est que la volonté de se démarquer du frère-ennemi du sud a embrouillé les esprits.

 Application

→ Comme Jéroboam, une des plus grandes difficultés pour les chrétiens, c’est de faire confiance à Dieu et Le laisser faire. Dieu sait mieux que moi, Dieu peut faire bien plus que moi, tout ce que je dois faire c’est Lui obéir. Le reste… c’est son affaire ! Il faut donc que j’arrête de vouloir régler moi-même des problèmes qui me dépassent.

→ Devant le diable qui Lui proposait des avantages qu’Il méritait mais qui impliquait de se détourner de sa mission sur terre, Jésus a tenu bon et a choisi de rester fidèle à son Père (Mt 4). Il a refusé la facilité, il a accepté de mourir sur une croix pour me sauver : Béni soit-Il !

→ Les hommes pécheurs sont très réceptifs aux religions faciles à croire (qui paraissent sages), faciles à pratiquer (qui paraissent simples) et faciles à adapter (qui paraissent flexibles). Les chrétiens ont été et sont tentés de présenter le christianisme comme cela, par lâcheté ou/et avec la volonté que plus de gens croient en Jésus. Pourtant Paul affirme avec force dans 1 Co 1 :

« 21 En effet, là où la sagesse divine s’est manifestée, le monde n’a pas reconnu Dieu par le moyen de la sagesse. C’est pourquoi Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient, par un message qui paraît annoncer une folie.

22 Oui, tandis que, d’un côté, les Juifs réclament des signes miraculeux et que, de l’autre, les Grecs recherchent « la sagesse », 23 nous, nous prêchons un Christ mis en croix. Les Juifs crient au scandale. Les Grecs, à l’absurdité. 24 Mais pour tous ceux que Dieu a appelés, qu’ils soient Juifs ou Grecs, ce Christ que nous prêchons manifeste la puissance et la sagesse de Dieu. 25 Car cette « folie » de Dieu est plus sage que la sagesse des hommes, cette « faiblesse » de Dieu est plus forte que la force des hommes. »

Annonçons donc fidèlement cet Évangile scandaleux et regardons le St Esprit agir puissamment dans le cœur de ceux qui nous écoutent.

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