1 Corinthiens 13.8-13 – Mélange instable (6)

VANITÉ ET ÉTERNITÉ

8 L’amour ne succombe jamais. Les messages de prophètes ? ils seront abolis ; les langues ? elles cesseront ; la connaissance ? elle sera abolie. 9 Car c’est partiellement que nous connaissons, c’est partiellement que nous parlons en prophètes ; 10 mais quand viendra l’accomplissement, ce qui est partiel sera aboli. 11 Lorsque j’étais tout petit, je parlais comme un tout-petit, je pensais comme un tout-petit, je raisonnais comme un tout-petit ; lorsque je suis devenu un homme, j’ai aboli ce qui était propre au tout-petit. 12 Aujourd’hui nous voyons au moyen d’un miroir, d’une manière confuse, mais alors ce sera face à face. Aujourd’hui je connais partiellement, mais alors je connaîtrai comme je suis connu.

13 Or maintenant trois choses demeurent : la foi, l’espérance, l’amour ; mais c’est l’amour qui est le plus grand.

Les corinthiens croyaient approcher les perfections du Ciel avec leurs dons ? Paul abat cette croyance présomptueuse.

Métaphores

2 images sont utilisées par l’apôtre pour appuyer son argumentation : l’enfance et le miroir.

  1. L’enfance, c’est l’âge de la découverte, de la construction de soi, de la préparation à l’état suivant : l’état adulte. Les chrétiens sont donc comparés à des enfants qui sont en formation en attendant leur état permanent, éternel auprès de Dieu. La plénitude de la connaissance spirituelle est à venir.

  2. Les miroirs anciens n’étaient pas aussi performants qu’aujourd’hui ! Ils n’étaient pas très bien polis ni très grands. Par conséquent, l’image était plutôt floue et petite. Les dons spirituels sont donc des reflets très imparfaits des réalités célestes.

Vertu pure et imputrescible

Les prophéties, les paroles de connaissance, qui font l’orgueil des corinthiens, sont en fait imparfaites, partielles, limitées. Ces dons ne peuvent donc pas être des fins en soi, ils ne sont que des aides. Pour quoi faire ? Pour faire la seule chose qui est parfaite, complète et illimitée : aimer ! L’amour est l’objectif ultime de l’Église.

L’ombre du Péché

L’air de rien, Paul dit aux corinthiens qu’ils sont encore profondément pécheurs. En effet, la métaphore de l’enfance est aussi là pour dire que ces chrétiens raisonnaient comme des enfants qui se sont trompés d’objectifs, qui ont visé des réalités terrestres (orgueil) au lieu de viser la réalité céleste (amour) ! « Rater la cible », c’est l’exact traduction du mot « Péché ». La métaphore du miroir, quant à elle, nous rappelle l’histoire de l’Homme créé en image de Dieu mais qui a renié son statut pour devenir une pâle copie de son Créateur. Ce Péché a séparé la créature de son Créateur, il a brouillé, gâché tout ce qui était très bon. Malgré ce qu’ils pouvaient en penser, les dons des chrétiens de Corinthe sont donc encore très entachés de Péché…

Application

  • Quand on lit 1 Co 13, il faut vraiment faire attention à son sens. En effet, ce chapitre n’a pas du tout l’aspect « peace and love » qu’on lui prête lors des mariages ou ailleurs : c’est en fait une critique corrosive de la vie d’Église à Corinthe… et chez nous !

  • À la fin des temps, tout ce que vous avez fait aura disparu. La seule chose qui subsistera, c’est l’amour avec lequel vous avez agi. En somme, si vous ne faites pas les choses par amour, vous les faites pour rien.

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