Jean

L’auteur de cet Évangile affirme avoir été témoin oculaire des scènes qu’il rapporte (1.14 ; 19.35 ; cf. 1 Jn 1.3) et il est appelé « le disciple que Jésus aimait » dans différents passages (voir chap. 13.23 ; 19.26 ; 21.7, 20, 24). Il y a de nombreuses raisons permettant d’affirmer qu’il s’agissait de Jean, le fils de Zébédée. L’une des plus frappantes est l’habitude qu’a l’évangéliste d’appeler Jean-Baptiste simplement « Jean » et de ne jamais mentionner le fils de Zébédée par son nom.

Les trois autres Évangiles s’intéressent principalement au ministère de Jésus en Galilée. Ils ne font que mentionner sa visite à Jérusalem entre son baptême et la Pâque finale (Mt 23.37 ; Lc 13.34 ; Lc 4.44). Le récit se déroule essentiellement en Judée et en particulier à Jérusalem, où, presque dès le début, le Seigneur est rejeté (1.11 ; 4.43-44 etc.).

Il est important de remarquer que, dans le récit du ministère de Jésus jusqu’au moment de sa mort, sept miracles sont rapportés dans cet Évangile. Ce sont :

1) l’eau changée en vin (2.1-11),

2) la guérison du fils de l’officier du roi (4.46-54),

3) la guérison du paralytique (5.2-9),

4) la multiplication des pains pour les 5 000 (6.4-13),

5) la marche sur les eaux (6.16-21),

6) la guérison de l’aveugle-né (9.1-7),

7) la résurrection de Lazare (11.1-44).

Jean appelle ces miracles des « signes », puisqu’ils ont un sens qui dépasse l’événement, et indiquent que Jésus est le Christ, et qu’il agit de la même façon dans le domaine spirituel : la résurrection des morts spirituels, la vue rendue aux aveugles spirituels, etc.

Le but de cet Évangile, et particulièrement des signes qui y sont rapportés, est clairement mentionné : « afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom » (20.31). L’Évangile présente le Parole de Dieu qui vient à la rencontre de son peuple, pour lui révéler le Père par l’enseignement et par les signes. Et pourtant il finit par être rejeté et persécuté jusqu’à la mort. Cet Évangile révèle au monde les affirmations extraordinaires que fait Jésus sur lui-même, et combien il est terrible de le rejeter. D’autre part, cet Évangile révèle à celui qui voudrait être disciple de Jésus les implications de ce choix, en montrant l’interconnexion entre amour et obéissance, entre la vie à mener et la confiance en Dieu, entre le désir de porter du fruit et la nécessité de demeurer en lui.

La section 7.53-8.11 manque dans tous les anciens manuscrits grecs actuellement existants – à une exception près –, et son style et son vocabulaire sont davantage ceux de Luc (quatre manuscrits l’insèrent dans son Évangile) que ceux de Jean. Mais bien que cette section n’ait probablement pas été écrite par Jean, elle porte toutes les marques de la vérité, et nous pouvons l’accepter comme partie intégrante de la Parole inspirée de Dieu.

Plan

1.1-1.18 Prologue. La parole divine éternelle s’est faite chair et a habité parmi nous.

1.19 à12.50 Jésus se révèle au monde… 

1.19-51 …par le témoignage de Jean-Baptiste et des premiers disciples.

2-4 …par des signes, et par son enseignement parmi les Juifs, les Samaritains et les Galiléens.

5 La guérison du paralytique à Jérusalem marque le début du conflit entre Jésus et les Juifs.

6 Jésus se révèle comme celui qui donne la vie.

7.1-52 Jésus à la fête des Huttes ; le peuple divisé ; tentative avortée d’arrestation.

7.53-8.11 La femme prise en flagrant délit d’adultère.

8.12-59 Jésus lumière du monde et « je suis ».

9 Un aveugle est guéri, et la cécité est accrue.

10 Jésus le bon berger, « un » avec le Père ;

11 Jésus la résurrection et la vie.

12 Jésus sur le point d’être glorifié par la mort. Résumé des effets de son ministère.

13-17 Jésus se révèle à ses disciples dans son discours d’adieu et sa prière sacerdotale.

18-21 Jésus est glorifié au travers de son arrestation, son procès, sa passion et sa résurrection.