Top 5 des expressions bibliques mal citées/comprises

Parfois on croit citer la Bible alors qu’on la déforme sans le savoir ! Voici 5 expressions qu’on entend trop souvent.

 

N°5 : La pomme d’Adam

Si Adam et Ève ont bien croqué dans un fruit, la Genèse ne dit pas lequel. Si vous êtes un brin lubriques vous préfèrerez la banane, si vous êtes mystiques vous direz que ce n’est qu’une métaphore (= il n’y a pas de fruit) et si vous ne faites pas trop attention avec votre latin vous confondez malum (le Mal) et malum (la pomme) dans l’expression « lignum scientiae boni et mali » (l’arbre de la connaissance du bien et du mal). Bref, ce fruit n’est pas plus une pomme que le poisson de Jonas une baleine.

 

N°4 : Ne jugez pas afin de n’être point jugés !

De trop nombreuses personnes utilisent cet enseignement de Jésus pour affirmer qu’il ne faut pas émettre d’avis trop tranché et trop négatif envers quelqu’un. En gros, chacun s’occupe de ses affaires et reste tolérant avec les défauts d’autrui. Pourtant, Jésus n’enseigne pas qu’il faut mettre son esprit critique en veilleuse et fermer les yeux devant le mal qui se fait autour de nous. Quelques versets plus loin, en Mt 7.15-20, il encourage au contraire au discernement. Le jugement qui est critiqué ici, c’est la condamnation sans grâce qui enferme définitivement quelqu’un dans une case. Bien sûr, ce stratagème permet aussi de se focaliser sur la paille dans l’oeil de l’autre en oubliant la poutre dans le nôtre ! Pour résumer, on peut émettre un avis sur une action, un comportement, une personne mais on doit aussi laisser une 2nde, 3ème, 4ème chance. Car la pire des attitudes pour Jésus consiste à jouer les pharisiens cherchant à détecter la moindre faute de son prochain pour l’accuser, le rabaisser et s’en servir comme marche-pied. Finalement, il faut considérer les autres tels que nous voudrions que Dieu nous traite : il ne ferme pas les yeux sur le Mal qui est en nous mais il met tout en oeuvre pour nous relever et nous faire progresser.

N°3 : Heureux les simples d’esprit

Mais non, Jésus ne parle pas des imbéciles heureux ! En fait, “simple d’esprit” est une déformation de l’expression originale qu’il faudrait plutôt traduire “ceux qui se reconnaissent spirituellement pauvres”. Là on comprend qu’il ne s’agit pas d’encourager les petits QI mais plutôt l’humilité, la juste perception de ses défauts devant Dieu. Quand on a ce réflexe (ou ce trait de caractère), on peut être heureux car c’est le préalable pour reconnaître son besoin d’être pardonné par Dieu. Si les orgueilleux n’ont pas besoin de Lui tant ils sont contents d’eux-mêmes, les simples en Esprit savent qu’ils sont complètement dépendants de leur Créateur. Tout ce qu’ils ont vient de Lui, tout ce qu’ils font est pour Lui. Cette relation à Dieu si particulière leur vaut de recevoir… son Royaume, rien que ça ! Selon Jésus, il est donc plus bénéfique d’avouer qu’on est malade plutôt que de se croire bien-portant car dans le premier cas il peut guérir… et donner son héritage à ceux qui croient en Lui. Dit comme ça, c’est plutôt intéressant de ne pas faire les fiers, non ? Pourtant, l’expérience montre que ce n’est pas si simple d’avoir cet état d’esprit !

 

N°2 : Onanisme

Quand un auteur veut parler de masturbation et qu’il doit trouver un synonyme parce qu’il a déjà écrit “masturbation” (ou parce qu’il veut utiliser un mot compliqué histoire de faire le savant), il utilise “onanisme”. Dommage car ce terme est impropre (un peu comme la pratique qu’il décrit d’ailleurs) ! Vous savez qui est Onân ? Non ? Pas étonnant car il n’a pas un rôle absolument essentiel dans le récit biblique ou, plutôt, il a raté une occasion d’être un ancêtre de David (et de Jésus). Il intervient (ou plutôt n’intervient pas) dans l’histoire de Tamar (Gn 38) : Dieu fait mourir le mari de cette dernière parce qu’il est mauvais (on n’en sait pas plus) et normalement son beau-frère, le fameux Onân, doit lui donner une descendance (c’est la fameuse loi du Lévirat) afin qu’elle ait un héritage. Mais celui-ci “laisse sa semence se perdre par terre” à chaque fois qu’il a des rapports sexuels avec elle pour ne pas honorer ses engagements (et avoir un plus gros héritage pour lui)… ce qui lui vaut d’être châtié de mort par Dieu à son tour ! Bref, notre “héros” ne pratiquait pas la masturbation mais le coït interrompu, ce qui est quand même assez différent (et beaucoup plus rare de nos jours).

 

N°1 : L’enfant prodige

Un seul “u” vous manque et tout est détraqué ! En effet, il n’est pas rare d’entendre, à la télé ou dans la vraie vie, quelqu’un s’exclamer lors de l’arrivée d’une autre personne “oh, le retour de l’enfant prodige !”. D’un côté, cela montre la joie de retrouver une personne de qualité, de l’autre c’est la démonstration de la méconnaissance du terme utilisé pour le titre d’une parabole biblique. “Prodigue”, dans le dictionnaire, ça veut dire “généreux” et l’enfant de l’histoire racontée par Jésus est un garçon très très généreux ! En fait, c’est un gosse de riche qui n’a aucun respect pour son père et qui se met à flamber… si bien qu’il se retrouve assez vite sur la paille, loin de son ancien protecteur. Il est alors obligé de subir l’humiliation suprême : revenir vers celui qu’il avait méprisé pour le supplier de le reprendre… en tant qu’ouvrier. Ici l’enfant est donc très loin d’être un prodige mais plutôt un jeune chiot qui, ayant fait une bêtise, revient la queue entre les pattes pour avoir sa pâtée ! Finalement, le père accueille avec joie son fils en voyant que celui-ci, repentant, a enfin découvert la vraie valeur de son amour. Moralité, le titre qu’on a donné à cet histoire est plutôt nul ! Il vaudrait mieux se ranger du côté de certaines Bibles qui ont appelé les 3 histoires de Luc 15 (qui forment un tout) “perdu, retrouvé”. Car finalement le vrai fils prodigue, dans la Bible, c’est Jésus : il s’est totalement donné pour nous sauver.

 

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