Actes 12 : la résurrection de Pierre

Le chapitre 12 des Actes des apôtres est le dernier où Pierre tient un rôle de premier plan. C’est peut-être pour cette raison que cet ultime épisode ressemble beaucoup à la résurrection de Jésus son Maître.

 

Nous sommes 14 ans après les derniers jours de Jésus sur terre et si l’Église a connu un certain succès, elle souffre aussi de la persécution. C’est ce que vont connaître 2 des principaux disciples de Jésus : Jacques et Pierre. Le grand frère de Jean vient de se faire décapiter, que va-t-il arriver à celui qui est le fondement de l’Église du Seigneur ? En effet sa mission est accomplie : il est intervenu pour que le Saint-Esprit descende sur les juifs (chapitre 2), les samaritains (chapitre 8) et les païens (chapitre 10) conformément à l’ordre du Maître (1.8). Alors, le moment dont Jésus lui avait parlé est-il venu (Jean 21.18-19) ? Non, il lui reste encore une expérience forte à vivre :

 

Actes 12.1.En ce temps-là, le roi Hérode mit la main sur quelques membres de l’Eglise pour les maltraiter ; 2 il supprima même par l’épée Jacques, frère de Jean. 3 Voyant que cela plaisait aux Juifs, il décida de s’emparer aussi de Pierre. C’était pendant les jours des Pains sans levain. 4 Après l’avoir pris et jeté en prison, il le fit garder par quatre escouades de quatre soldats chacune, décidé à le faire comparaître devant le peuple après la Pâque. 5 Pierre était donc gardé dans la prison ; mais l’Eglise priait Dieu pour lui avec ferveur.

6 Hérode allait le faire comparaître ; cette nuit-là, Pierre, lié de deux chaînes, était endormi entre deux soldats, tandis que, devant la porte, des sentinelles gardaient la prison. 7 Soudain l’ange du Seigneur survint et une lumière brilla dans la cellule. L’ange réveilla Pierre en le frappant au côté et lui dit : Lève-toi vite ! Les chaînes tombèrent de ses mains. 8 L’ange lui dit : Mets ta ceinture et attache tes sandales. Il le fit. L’ange lui dit : Mets ton vêtement et suis-moi. 9 Il sortit et le suivit ; il ne savait pas que l’intervention de l’ange était réelle : il pensait avoir une vision. 10 Lorsqu’ils eurent passé la première garde, puis la seconde, ils arrivèrent à la porte de fer qui donne sur la ville ; elle s’ouvrit d’elle-même devant eux ; ils sortirent et s’avancèrent dans une rue, et aussitôt l’ange s’éloigna de lui.

11 Revenu à lui, Pierre dit : Maintenant je sais vraiment que le Seigneur a envoyé son ange et qu’il m’a délivré de la main d’Hérode et de tout ce qu’attendait le peuple juif. 12 Quand il eut compris, il se rendit à la maison de Marie, mère de Jean surnommé Marc, où bon nombre de gens étaient réunis et priaient. 13 Quand il eut frappé à la porte d’entrée, une servante nommée Rhode s’approcha pour écouter. 14 Elle reconnut la voix de Pierre et, dans sa joie, au lieu d’ouvrir, elle courut annoncer que Pierre était là, à la porte d’entrée. 15 Ils lui dirent : Tu es folle ! Mais elle soutenait qu’il en était bien ainsi. Eux disaient : C’est son ange ! 16 Cependant Pierre continuait à frapper. Ils ouvrirent et furent stupéfaits de le voir. 17 De la main, il leur fit signe de se taire, leur raconta comment le Seigneur l’avait fait sortir de la prison et dit : Annoncez-le à Jacques et aux frères. Puis il sortit et s’en alla dans un autre lieu.

18 Quand il fit jour, grande agitation parmi les soldats : qu’était donc devenu Pierre ? 19 Hérode le fit rechercher, mais il ne le trouva pas ; il fit interroger les gardes et donna l’ordre de les exécuter. Ensuite il descendit de la Judée à Césarée pour y séjourner.

 

Même si le personnage principal de ce chapitre est Hérode (dont la puissance est écrasée par Dieu), la manière impressionnante dont Pierre sort de prison rappelle énormément la résurrection de Jésus. Comparons ces deux “sorties” miraculeuses :

 

 

Ce que Luc a probablement voulu montrer

De telles ressemblances ne peuvent pas être le fruit du hasard, n’est-ce pas ? Il y a de fortes chances pour que Luc, auteur des Actes, ait voulu appuyer sur le passage de témoin entre Pierre et Paul. Dans le livre, cette transition n’est pas physique, alors que Paul est dans les parages puisqu’il est à Jérusalem (avec Barnabas) pour y apporter la collecte de la part de l’Église d’Antioche, mais “théologique”. De même qu’après sa résurrection Jésus a envoyé ses disciples en mission (qu’il a lui-même initiée), c’est après la “résurrection de Pierre” que les voyages missionnaires “jusqu’aux extrémités de la terre” (que Pierre a lui-même initiés au chapitre 10) vont commencer avec Paul qui sera appelé l’apôtre des païens.

Après cet épisode, Paul et Barnabas (arrivés à la fin du chapitre 11) repartiront (fin du chapitre 12) avec Jean-Marc… chez qui les disciples étaient réunis. Le centre de gravité du livre des Actes se déplacent ainsi avec eux puisque désormais le QG ne sera plus chez Jean-Marc à Jérusalem mais à Antioche, base missionnaire de Paul et Barnabas (qui est d’ailleurs le cousin de Jean-Marc).

On reverra une dernière fois Pierre au chapitre 15 où il tranchera (avec Jacques) la question hautement théologique de la circoncision des païens. Il le fera à la demande de… Paul, Barnabas et Jean-Marc après le 1er voyage missionnaire en Galatie.

 

Enseignement principal

Il faut répéter que le chapitre veut avant tout démontrer qu’Hérode (présent au début, au milieu et à la fin) n’est pas le plus fort. Lui qui voulait exécuter les enfants de Dieu est lui-même exécuté par leur Père céleste. La “résurrection de Pierre” sert donc d’exemple à la souveraineté de Dieu qui accomplit son plan malgré les méchants. Pour reprendre notre parallèle : de même que le diable et la mort n’ont pas pu arrêter la mission salvatrice de Jésus (il les a carrément vaincus), le diable et Hérode n’ont pas pu arrêter la mission de propagation de l’Évangile dont Pierre était le représentant. Cela est conforme à l’enseignement de Jésus car le disciple n’est pas plus grand que son Maître ! Ceux qui appartiennent au Seigneur vont assurément avoir des problèmes mais l’important c’est que la Bonne Nouvelle, elle, continuera de se répandre par Sa puissance. Depuis 2000 ans, tous les tyrans dont le diable s’est servi pour stopper l’Évangile n’ont pu que constater leur échec.

Dieu est définitivement plus fort qu’eux.

 

Prochainement, il sera très intéressant de comparer la libération miraculeuse de Pierre avec celle de Paul et Silas du chapitre 16.

 

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