Le pur et l’impur, ce qui est saint ou profane

Pourquoi certains animaux ne doivent-ils pas être mangés ? Pourquoi les fils d’Aaron se font-ils pulvériser ? Pourquoi les lépreux sont-ils mis à part du reste d’Israël ? Parce qu’on ne peut pas approcher Dieu n’importe comment !

 

Le SEIGNEUR dit à Aaron : Tu ne boiras ni vin ni boisson alcoolisée, toi et tes fils avec toi, lorsque vous entrerez dans la tente de la Rencontre ; ainsi vous ne mourrez pas ; c’est une prescription perpétuelle, pour toutes vos générations,  afin de séparer le sacré et le profane, l’impur et le pur,  et d’enseigner aux Israélites toutes les prescriptions que le SEIGNEUR leur a données par l’intermédiaire de Moïse.

Lévitique 10.8-10

 

Plus saint, plus parfait que Dieu, ça n’existe pas. Cette réalité est un véritable problème quand on est humain, entaché par le Péché car cela veut dire qu’une relation avec le Créateur est impossible (enfin techniquement si, mais elle est extrêmement courte et finit très très mal). Heureusement, Dieu a fait en sorte qu’on puisse l’approcher en toute sécurité ! Seulement, ce n’est pas n’importe où, pas n’importe comment et pas par n’importe qui. Comme l’indique le passage ci-dessus,  il faut tout d’abord être rituellement pur pour envisager d’entrer dans la “première zone” de la présence de Dieu (le tabernacle/temple). Mais pour aller plus loin, être pur ne suffit pas car le profane ne peut espérer une proximité trop grande avec Celui qui est trois fois saint. Il faut être particulièrement consacré pour accéder aux lieux où Dieu accepte de manifester sa gloire (lieu saint, lieu très saint). Le schéma ci-dessous donne un aperçu du pire et du meilleur selon Dieu dans quatre catégories. Par conséquent ce qui est le plus proche de Dieu est donc le plus saint et le plus éloigné le plus impur :

 

 

Complément d’informations sur le schéma

Vous l’aurez peut-être remarqué : le point commun de ces quatre catégories, c’est la mort qui est l’élément le plus impur pour Dieu. C’est très logique puisque Lui qui est la vie pure, qui l’a créée et la donne en abondance ne peut tolérer son opposé, sa négation.

Tentons d’expliquer le classement de chaque catégorie :

  • Les lieux. La logique est bien entendu purement géographique. Plus on approche du Lieu Très-Saint (là où il y a l’Arche de l’Alliance et la Nuée), plus on approche de Dieu… et plus il faut être saint. A contrario, plus on s’en éloigne plus l’éloignement d’avec Dieu est grand (ce qui ne veut pas dire que Dieu soit absent de ces endroits puisqu’il est omniprésent). Quand on est à l’extérieur du camp (du temps de Moïse) ou du pays d’Israël (après la conquête de la Terre Promise), on ne fait pas partie du peuple de Dieu et donc l’accès à Dieu (pour lui offrir des sacrifices) est impossible. Les juifs du temps de Jésus avait élargi cette logique aux différents territoires de Judée. Ainsi la Galilée, zone juive la plus éloignée de Jérusalem mais aussi la plus mélangée en terme de populations, était presque considérée comme impure. D’où la question de Nathanaël à Philippe concernant Jésus : peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth (ville de Galilée) ? Autrement dit, même en ignorant les prophéties qui situent la naissance du Messie à Bétléhem (près de Jérusalem), celui-ci ne peut pas venir de cet “endroit perdu” dans tous les sens du terme.
  • Les humains. La logique est que plus on approche de Dieu, plus il faut respecter des règles de pureté strictes (édictées dans sa loi). Les humains peuvent être classées en 3 sous-catégories : les impurs, les purs et les consacrés. Bien sûr les païens, qui sont par définition sans la loi de Dieu et donc étrangers à son Alliance, ne sont pas sauvés (à moins d’intégrer le peuple et obéir à la loi). Mais il y a aussi les israélites qui sont frappés d’impureté et qui sont donc exclus de la communauté (jusqu’à leur réintégration après leur purification). Parmi les purs, il y a les israélites non souillés (pléonasme) et parmi les consacrés, il y a toute la tribu de Lévi qui a été mise à part pour le service du Tabernacle/Temple. Parmi ces religieux, il y a une famille lévitique qui a été distinguée pour présider les sacrifices : celle d’Aaron chez qui l’on trouve les prêtres. Et parmi les prêtres, il y en a un qui a le privilège (et la lourde responsabilité) d’entrer dans le Lieu Très-Saint une seule fois pas an pour expier le Péché de tout le peuple, c’est le Grand-Prêtre. Plus la responsabilité est grande, plus les devoirs sont élevés, c’est pourquoi le Grand-Prêtre n’avait pas le droit d’avoir un quelconque contact avec un mort (même sa femme ou ses enfants) sinon il était disqualifié (pas de possibilité de purification).
  • Les animaux (Lv 11). Dieu a classé selon ses propres critères les animaux en 3 sous-catégories : les impurs, les purs et ceux qui peuvent servir aux sacrifices. La consommation d’un animal sur la liste des impurs rend impur tandis que celle d’un animal pur est normale. La liste de ceux pouvant servir de sacrifice est fermée, c’est à dire qu’on ne peut rien sacrifier d’autre (mais on peut aussi les manger simplement sans les sacrifier).  Ce sont des animaux très répandus (bovins, ovins, caprins, tourterelles) et c’est tout à fait logique puisque le but est d’offrir le pardon à toute personne qui le demande (si Dieu avait désigné le kangourou comme unique animal de sacrifice, les israélites auraient été assez mal). Par contre, il faut bien sûr que les bêtes soient sans défaut (c’est à dire qu’elles aient une valeur financière normale) afin que l’adorateur montre que le pardon de Dieu a un grand prix à ses yeux.
  • Les rituels. Ils sont là pour retrouver une communion avec Dieu, perdue à cause du Péché. Selon la faute commise, il y a d’abord une mise en “quarantaine” (pour ne pas transmettre son impureté à d’autres) qui dure plus ou moins longtemps (la mise à mort étant la plupart du temps définitive) puis une réintégration via un bain purificateur et des sacrifices. Le sacrifice le plus important pour Dieu est l’holocauste car la totalité de la bête est brûlée et donc personne d’autre que Dieu n’en profite. De plus, c’est un sacrifice qui peut être offert par pure adoration, sans avoir de faute particulière à se faire pardonner.

Pour en savoir plus, vous pouvez écouter plusieurs exposés bibliques sur le Lévitique.

 

Pourtant, malgré ces bornes posées par Dieu, Ésaïe fait une déclaration fracassante à propos des impurs :

Es 56.3 Que l’étranger qui s’attache au SEIGNEUR ne dise pas :
Le SEIGNEUR me séparera de son peuple !
Que l’eunuque ne dise pas :
Je suis un arbre sec !

4 Car voici ce que dit le SEIGNEUR
aux eunuques qui observent mes sabbats,
qui choisissent ce à quoi je prends plaisir
et qui demeurent fermes dans mon alliance :

5 Je leur donnerai dans ma maison et dans mes murs
un monument et un nom
meilleurs que des fils et des filles ;
je leur donnerai un nom pour toujours,
il ne sera jamais retranché.

6 Quant aux étrangers qui s’attacheront au SEIGNEUR
afin d’officier pour lui,
qui aimeront le nom du SEIGNEUR
au point de devenir ses serviteurs,
tous ceux qui observeront le sabbat
en se gardant de le profaner,
et qui demeureront fermes dans mon alliance,

7 je les amènerai dans ma montagne sacrée
et je les réjouirai dans ma maison de prière ;
leurs holocaustes et leurs sacrifices
seront agréés sur mon autel ;
car ma maison sera appelée
« Maison de prière pour tous les peuples ».

 

Au 7ème siècle avant notre ère, le prophète annonce tout simplement que le mur de séparation stigmatisant purs et impurs, saints et profanes va un jour tomber ! Comment cela peut-il se produire ? Il faut que quelqu’un d’exceptionnel vienne. Il faut qu’il récapitule, accomplisse, transcende tout le système sacerdotale de l’Alliance faite du temps de Moïse. Cet homme ne sera pas n’importe qui, cet homme sera aussi Dieu.

 

Enseignements pour aujourd’hui

Même si Jésus, le sacrifice et le Grand-Prêtre parfaits, a tout accompli (Hébreux 7-10), même si le rideau du voile s’est déchiré et que plus rien n’est impur (Actes 10), ces distinctions qui pourraient nous paraître très archaïques ou obsolètes nous ouvrent les yeux sur 2 réalités que nous avons peut-être tendance à oublier :

  1. Dieu n’est pas notre pote. Même si Dieu est notre Père en Jésus, il faut quand même que nous nous rappelions qu’il est aussi le Créateur de l’Univers, le Dieu 3 fois Saint qui ne supporte pas, qui n’acceptera jamais nos péchés, les petits écarts que nous nous permettons ! Il faut quand même avouer que nous osons souvent pousser le bouchon assez loin et que nous abusons de la Grâce en voyant le Maître de l’Univers comme un gentil grand-père qui va nous passer tous nos caprices et autres négligences.
  2. Ce que Jésus a fait est absolument ÉNORME. En ne perdant pas le vrai Dieu de vue, nous pouvons nous rendre compte de la vraie valeur du sacrifice de Jésus. Nous ne devrions pas être sauvés, nous ne devrions pas avoir le droit de dire Abba (Père) à Dieu, le Saint-Esprit ne devrait pas nous faire goûter la joie, la paix et toutes les autres cadeaux exquis que le Père tenait en réserve pour nous qui croyons. C’est donc la louange qui doit transparaître des “graciés sans raison” que nous sommes !

 

Alors, maintenant que Dieu le Fils nous a rendu saints, soyons-le !

 

 

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