1 Samuel 25 – Course poursuite (4)

Nabal l’ingrat

La faute

Pour un homme riche comme Nabal, restaurer 400 personnes est quelque chose de largement faisable. En plus David et sa bande l’ont mérité : ils ont protégé ses tondeurs (15-16). Et comme si ça ne suffisait pas de refuser d’aider David, il le méprise (10-11). Cet homme mauvais est un imbécile. Il doit bien s’imaginer qu’un homme à la réputation de david ne va pas s’en aller comme ça !

Le vrai enjeu (26-35)

David doit-il écouter ses bas instincts et se faire justice lui-même ? Ici il n’est pas en guerre et en plus il s’apprête à tuer un israélite (et même tous les hommes de sa maison (34)) ! L’argumentation d’Abigaïl est très bonne : David a Dieu de son côté, il deviendra roi. Alors ce ne serait pas sage pour un roi d’avoir du sang sur les mains en assouvissant une vengeance personnelle. Comment pourra-t-il rendre la justice de manière crédible s’il massacre Nabal et ses hommes ? Comment pourra-t-il mener les guerres du Seigneur (contre les païens) si lui même ne fait pas confiance au Seigneur ? Là encore, c’est une question de foi en Dieu et d’intégrité pour le futur Messie (roi).

Ambassadrice pour la paix

Heureusement pour lui, David a choisi d’écouter l’exhortation d’Abigaïl plutôt que son désir vengeur. Ce qui est intéressant, c’est qu’elle a l’air de faire tout cela non pour son propre intérêt (sauver son mari et sa maison) mais pour celui du futur roi ! Quand les choses sont à 2 doigts de déraper, c’est miraculeux de croiser le chemin d’une personne sage qui rappelle la vraie situation, les vrais enjeux et la volonté de Dieu. Cet acte salvateur valait bien une demande en mariage.

Justice

Abigaël est décidément le personnage central de cette épisode : elle apaise la colère de David mais elle est aussi l’instrument de Dieu pour « faire mourir » son mari (37-38) ! Et c’est bien ça qu’il faut noter : Dieu fait justice à David sans que celui-ci ait à intervenir. Cela vient valider les arguments d’Abigaël.

David et Nabal, le Péché à l’œuvre

David était un homme juste qui a failli faire une grosse bêtise, Nabal était un homme sans foi ni loi mais tous les 2 ont en commun de penser surtout à eux (David de manière exceptionnel, Nabal de manière permanente) et de réfléchir à court terme, sans penser aux conséquences.

Pour faire pécher les hommes, le diable utilise souvent l’égoïsme et le manque de réflexion.

Abigaïl, préfiguration de Jésus

Jésus a fait comme Abigaël : il est venu sur terre afin d’apaiser la juste colère de Dieu à notre égard. Nous étions des Nabal, des fous qui voulaient se passer de Dieu , qui prenaient la volonté de Dieu à la légère mais Jésus, par son sacrifice, a pris sur Lui le châtiment qui nous était destiné. Maintenant que nous l’avons pour avocat auprès du Père, nous ne pouvons plus être condamnés. Mais pendant son ministère, il a aussi passé son temps à expliquer à ses contemporains, ce que signifiait une vie en conformité avec la volonté de Dieu. Il a exhorté les juifs à se repentir, changer de vie pour échapper au jugement de Dieu. Bref, Jésus a tout changé car il a pleinement révélé le Père. Par contre, pour tous ceux qui refusent de mettre leur foi en Lui, ceux qui restent des Nabal, c’est la mort assurée.

EN PRATIQUE

  • Qu’auriez-vous fait à la place de David ? Êtes-vous du genre à régler les choses par vous-mêmes (en vous vengeant, en étouffant l’affaire, en vous faisant une raison, en étant amer, etc.) ou bien à tout confier à Dieu ?

  • David était en “mode survie”, faisant les choses machinalement, ne sachant plus différencier un “frère” israélite stupide d’un ennemi venant pour une razzia. Nous pouvons aussi tomber dans ce travers et ne plus trop réfléchir à notre manière de faire. Alors, afin d’être vraiment efficaces, fuyons le train-train quotidien et utilisons notre cerveau pour discerner comment réagir selon les situations que nous rencontrons. Les multiples activités de notre agendas, les multiples écrans qui nous divertissent sont des pièges qui peuvent anesthésier notre volonté et nous faire oublier le but de notre vie.
  • Qui sont les frères et sœurs sages qui peuvent vous raisonner quand vous êtes près du dérapage ? Les “utilisez”-vous ?

  • Nous sommes appelés à imiter Abigaël : faire tout ce qui est en notre pouvoir pour persuader nos contemporains de sauver leur peau en mettant leur foi en Jésus : “17 Ainsi, celui qui est uni au Christ est une nouvelle créature ; ce qui est ancien a disparu, voici : ce qui est nouveau est déjà là. 18 Tout cela est l’oeuvre de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par le Christ et qui nous a confié le ministère de la réconciliation. 19 En effet, Dieu était en Christ, réconciliant les hommes avec lui-même, sans tenir compte de leurs fautes, et il a fait de nous les dépositaires du message de la réconciliation. 20 Nous faisons donc fonction d’ambassadeurs au nom du Christ, comme si Dieu adressait par nous cette invitation aux hommes : « C’est au nom du Christ que nous vous en supplions : soyez réconciliés avec Dieu. 21 Celui qui était innocent de tout péché, Dieu l’a condamné comme un pécheur à notre place pour que, dans l’union avec le Christ, nous soyons justes aux yeux de Dieu. »(2 Co 5.17-21)

Contribuer à sauver des vies, c’est une belle occupation, non ?

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