Cohabitation avec une païenne

Double peine

La femme chez qui Dieu envoie Élie a deux énormes handicaps : sa situation sociale est la plus basse qui puisse être puisqu’elle n’a pas de mari pour lui fournir un revenu et sa situation spirituelle est catastrophique puisqu’elle est une païenne qui adore Baal. Si le rendez-vous n’avait pas été fixé par Dieu (9), Élie ne se serait probablement jamais rendu chez elle, dans le pays de Jézabel.

Triple bénédiction

En attendant de rentrer à Samarie, le prophète va avoir une saine occupation :

1. Nourrir la veuve et l’orphelin afin d’éviter qu’ils ne meurent de faim (15). Pourtant au v.9 c’est la veuve qui doit nourrir Élie d’après Dieu ! Finalement elle le fait un peu puisqu’elle fournit un minimum de matière première. Mais ce qui doit marquer le lecteur ici c’est que le prophète de l’Éternel qui pourrait habiter et faire des miracles chez n’importe quelle famille israélites séjourne chez une païenne pour la bénir.
2. Ressusciter l’orphelin (22). Là encore, Élie a l’air d’improviser avec la situation provoquée par le Seigneur. Il demande alors quelque chose de jamais vu encore dans la Bible : une résurrection. La logique de sa question du v.20 semble pouvoir se résumer ainsi : « pourquoi m’avoir fait venir ici et avoir permis le miracle de l’huile et de la farine si c’est pour faire mourir l’orphelin ? » C’est cette illogisme qui le fait prier pour ce miracle incroyable… mais possible et finalement réalisé.
3. Démontrer que le seul vrai Dieu, c’est l’Éternel (24). Pourquoi la veuve n’a-t-elle pas cru dès qu’elle s’est aperçue que le pot et a jarre fournissaient toujours de quoi manger ? Peut-être qu’elle prenait Élie pour un simple magicien d’Israël. Mais quand il s’est agi de la mort de son propre fils, la question de son propre Péché est apparue à ses yeux comme cause du drame (18). Mourir avec lui aurait été dans l’ordre des choses avant qu’Élie n’arrive mais maintenant qu’elle a expérimenté les bénédictions de Dieu, des semaines de « repas gratuits », vivre sans lui est un châtiment. Heureusement, Élie continue de lui faire du bien et lui rend son fils vivant. À partir de ce moment elle ne peut plus faire autrement que reconnaître que le Dieu d’Élie est largement supérieur à ceux de son peuple… elle a bien de la chance car même les concitoyens du prophète ont oublié cette vérité !

Neuf siècles plus tard

• Un homme ressuscite les morts dont le fils d’une veuve (Lc 7.11-15). Est-il un nouvel Élie ? Non, il est bien plus que ça : il n’est pas seulement celui qui opère des résurrections, il EST la résurrection et la vie (Jn 11.25).
• Un homme juif adresse la parole à une hérétique, une débauchée samaritaine pour lui demander de l’eau… et lui offrir le Salut. (Jean 4)
• Un homme déclare « Aucun prophète n’est bien accueilli dans sa patrie. Voici la vérité, je vous le déclare : il y avait beaucoup de veuves en Israël à l’époque d’Élie, quand, pendant trois ans et demi, il n’y a pas eu de pluie et qu’une grande famine a sévi dans tout le pays. Or, Élie n’a été envoyé vers aucune d’entre elles, mais vers une veuve qui vivait à Sarepta, dans le pays de Sidon. » (Luc 4.24-26) Il sous-entend par là que l’épisode d’Élie à Sarepta était une préfiguration : les juifs vont le rejeter mais les païens vont croire en Lui. C’est ce qui arrivera dans les Actes des apôtres.

Cet homme s’appelle Jésus, il est le Fils de Dieu.

 Application

→ Les chrétiens sont appelés à être le sel de la terre, la lumière du monde (Mt 5.13.6), c’est à dire une bénédiction pour ceux qui les entourent, un signe que Jésus est Seigneur. Comment ? En étant disciples, en vivant l’enseignement du Maître en Matthieu 5-7. Réussir à obéir aux ordres de Jésus est une autre sorte de miracle… peut-être plus grand que ceux d’Élie !

→ Êtes-vous prêts à aller vers des personnes très différentes de vous, qui vous font peur, qui vous dégoûtent pour leur témoigner votre espérance ? Qu’avez-vous à perdre / à gagner ?