Job

Excepté dans le livre même de Job, il n’est fait mention de son personnage principal que dans le livre d’Ézéchiel (14.14, 20) et dans l’épître de Jacques (5.11). Nous en savons donc très peu sur lui, et nous ne pouvons que faire des hypothèses quant au contexte historique de cette histoire. L’absence de références claires à l’époque des patriarches ou à l’Israël d’après la conquête nous fait penser à une date ancienne, et il nous semble plausible de comprendre les descriptions de paysage et de climat comme faisant référence à un pays situé du côté ouest du désert. Ce livre a été écrit en hébreu par un Hébreu.

Il nous est fait le portrait d’un homme bon, soudainement victime d’une avalanche de catastrophes.

L’action principale du livre se déroule au cours d’une série de dialogues entre Job, ses trois amis, Élihou le jeune homme, et pour finir, Dieu lui-même. Dans ces échanges, l’intérêt réside dans l’exposé d’idées opposées concernant les malheurs de Job : de fortes divergences de tempérament et d’opinions apparaissent en effet. Les amis de Job affirment que le malheur ne s’abat que si l’homme pèche, et qu’il suffit à Job de se repentir pour que ce qu’il a perdu lui soit immédiatement rendu.

Mais Job sait qu’il n’a pas péché, ou tout au moins pas au point de mériter une punition aussi drastique. D’ailleurs sa souffrance principale ne réside pas dans sa douleur physique mais dans l’incompréhension de son esprit, et son cri à Dieu pour se justifier devient de plus en plus impatient. La véritable épreuve que subit Job est de nature théologique, car tout comme ses amis, il croyait que les hommes ici-bas souffrent pour leurs péchés.

Enfin sa prière est exaucée : Dieu lui répond, mais de façon bien différente de ce à quoi il s’attendait. Pour unique réponse, Dieu donne une vision de son immense pouvoir. Face à ce tableau, Job voit l’insignifiance de ses propres petits besoins, et se tait humblement. Alors seulement Dieu reconnaît ses qualités, et lui rend tout ce qu’il a perdu.

Ce livre est généralement considéré comme une interrogation sur les raisons de la souffrance des innocents, Élihou étant celui qui va le plus loin quant à la signification et la raison de son existence. La souffrance est vue comme une force de dissuasion bénéfique, nous permettant de progresser. Néanmoins, du point de vue du prologue, c’est la question de l’existence de la bonté désintéressée qui est discutée ici. Satan demande : « Est-ce vraiment pour rien que Job révère Dieu ? », suggérant qu’il ne craint Dieu que parce qu’il croule sous les richesses. Job, avec la permission divine, devient un sujet d’expérience, pour savoir s’il ne craint effectivement Dieu que pour les bénéfices matériels qu’il en retire. Dépouillé de sa famille, de sa bonne santé, de sa réputation et de ses amis, il sort de cette expérience intact et ayant gardé foi en Dieu alors même que les preuves matérielles de sa présence lui ont été retirées.

Peut-être que ce livre nous enseigne aussi d’une certaine manière comment Dieu justifie un homme qui a la foi. Il ne le fait pas en lui expliquant pourquoi la vie est comme elle est, et encore moins en contredisant sa prétendue absence de péché ; il le fait en se montrant en personne à l’homme qui crie à lui et s’accroche à l’espoir d’une révélation. Dans une merveilleuse vision de pouvoir avec laquelle se termine le livre, d’une façon totalement imprévue mais néanmoins convaincante, Job, tout comme Thomas devant le Christ ressuscité, est délivré de ses doutes et s’incline en louanges. Dieu, en se révélant à un homme de foi, le justifie par là même : cette révélation en réponse à la foi est une justification. Job « avait raison », mais pas pour les raisons qu’il croyait.

L’étude des thèmes accessoires de ce livre vaut la peine : les préoccupations de Job au sujet de la mort, par exemple, et son espoir d’une vie dans l’au-delà ; sa certitude qu’il trouvera un médiateur quelque part ; son ironie, ses réactions devant sa misère, et sa personnalité ; la personnalité de ses amis également, si pleines de vérités, et si loin de la vérité. Les notes et les questions se portent sur ces sujets.

Plan

1 et 2 La vie heureuse et exemplaire de Job. Pourquoi et comment il a souffert.

3 Job se plaint, et souhaite n’être jamais né.

4 à 14 Premier cycle des paroles.

15 à 21 Deuxième cycle des paroles.

22 à 31 Troisième cycle des paroles.

32 à 37 Les paroles d’Élihou.

38 à 42.6 Les paroles de Dieu et les réponses de Job. Job regrette d’avoir mis en doute la bonté divine.

42.7-17 Après que Job ait prié pour ses amis, il est approuvé par Dieu, et il reçoit deux fois plus que ce qu’il a perdu.

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