Philippiens 4.4-23 – Réjouissez-vous ! (11)

Réjouissances

4Réjouissez-vous toujours dans leSeigneur ; je le répète, réjouissez-vous !5Que votre attitude conciliante soit connue de tous.Le Seigneurest proche.Ne vous inquiétez de rien ;mais, en tout, par la prière et la supplication, avec des actions de grâces, faites connaître àDieuvos demandes. 7Et la paix deDieu,qui surpasse toute pensée, gardera votre coeur et votre intelligence enJésus-Christ.

8Au reste, mes frères, que tout ce qui est vrai, tout ce qui est digne, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l’approbation, ce qui est moralement bon et digne de louange soit l’objet de vos pensées ;9ce que vous avez appris, reçu, entendu et vu en moi, mettez-le en pratique.Et leDieude la paix sera avec vous.

10Je me suis grandement réjoui, dans leSeigneur,de voir enfin refleurir votre intérêt pour moi.Cet intérêt, vous l’aviez bien, mais l’occasion vous manquait. 11Je ne dis pas cela en raison d’un manque ; moi, en effet, j’ai appris à me contenter de l’état où je me trouve. 12Je sais vivre humblement comme je sais vivre dans l’abondance. En tout et partout, j’ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et à être dans le manque.13Je peux tout en celuiqui me rend puissant.

14Cependantvous avez bien fait de prendre partà ma détresse.15Vous le savez vous-mêmes, Philippiens, au commencement de la bonne nouvelle, quand j’ai quitté la Macédoine, aucune Eglise ne m’a témoigné sa solidarité en se mettant en compte avec moi ; vous avez été les seuls à le faire, 16car à Thessalonique déjà, plus d’une fois, vous m’avez envoyé ce dont j’avais besoin. 17Ce n’est pas que je recherche les dons ; ce que je recherche, c’est que foisonne le fruit porté à votre compte. 18J’ai tout ce qu’il me faut et je suis dans l’abondance ; je suis comblé, ayant reçu par Epaphrodite ce qui vient de vous comme un parfum de bonne odeur, un sacrifice que Dieuaccepte et qui est agréé de lui. 19MonDieucomblera tous vos besoins selon sa richesse,dans la gloire, en Jésus-Christ. 20A notre Dieu et Père la gloire à tout jamais ! Amen !

21Saluez tous les saints en Jésus-Christ. Les frères qui sont avec moi vous saluent. 22Tous les saints vous saluent, principalement ceux de la maison de César.

23Que la grâce du SeigneurJésus-Christsoit avec votre esprit !

Une partie d’exhortations et une seconde où Paul parle de lui. Au début de chaque partie, Paul parle de réjouissance.

 

+ Réjouissances des philippiens

Que veut dire se réjouir dans le Seigneur au v.4 ? On peut imaginer être heureux de lui appartenir, la joie d’être sauvés, l’espérance de la vie éternelle. Mais en quoi cela consiste-t-il exactement ? On le comprend en lisant les 2 exhortations qui suivent. 1) ne pas se faire de soucis mais tout remettre à Dieu dans la prière et 2) rechercher la sainteté dans ses pensées. En résumé, faire confiance au Seigneur et chercher à Lui plaire c’est une traduction en actes de se réjouir en Lui. Et ces 2 exhortations sont toutes 2 suivies de la même promesse : recevoir la paix de Dieu… et la paix de Dieu c’est quand même merveilleux !

+ Réjouissances de Paul

Si on lit vite la 2nde section on pourrait croire que Paul se réjouit d’avoir reçu un cadeau de la part des philippiens. Mais en fait, ce n’est pas du tout ça et c’est pour cette raison qu’il met les choses au point de 11-13 : quelque soit la situation, il a appris à se contenter de se qu’il a. Comment fait-il ? Il compte sur Dieu et il le dit avec cette superbe phrase (13) « je peux tout grâce à celui qui me fortifie ». Quelles que soient les circonstances, Paul a cette paix de Dieu qu’il promet aux vv 7 et 9. C’est bien pour cela qu’au v.9 il dit aux philippiens de l’imiter : ça marche et il le sait ! Compter sur Dieu, travailler pour l’œuvre de Dieu cela aide à tout traverser avec joie !

Mais revenons à ce qui réjouit en fait Paul : ce sont les vv 17-18 qui donnent la réponse : c’est le geste des philippiens à son endroit. Non pas qu’il soit juste touché personnellement ; il est content parce qu’il interprète ce don comme « une offrande agréée par Dieu » (18) qui va donc leur rapporter (17). Paul se réjouit de voir les philippiens faire confiance à Dieu en donnant de leur argent et grandir en sainteté en participant à la mission.

Pas une seconde Paul ne pense à lui, à son bien-être. Quelle abnégation ! Il est dans sa prison et il leur dit de se réjouir de ce que le Seigneur est pour eux… mais même avec un don de leur part, il tient à se réjouir non du don mais de leur motivation pour le faire. Ainsi Paul se réjouit de ce que le Seigneur est pour eux !

Version chrétienne de la joie

Une fois que l’on a observé cela, il faut bien définir cette attitude qui consiste à se réjouir dans le Seigneur ; car on pourrait faire beaucoup de contre-sens.

++Est-ce que ça veut dire qu’un chrétien doit toujours sourire et qu’il n’a pas le droit d’être triste ?

Absolument pas ! Paul n’exhorte pas à la comédie, à l’hypocrisie ou au refoulement de nos sentiments ! Être en prison reste douloureux, avoir faim c’est très désagréable, être dans le dénuement, la misère c’est horrible ! Pas question de nier cela pour Paul. En fait, ce qu’il dit c’est que la joie ne dépend pas des circonstances. Et il n’y a pas que lui qui dit ça dans la Bible, il y a aussi l’Ecclésiaste :

Ecc 7.2 Mieux vaut se rendre dans une maison de deuil que dans celle où l’on festoie, car celle-là nous rappelle quelle est la fin de tout homme et il est bon d’y réfléchir pendant qu’on est en vie.

3 Mieux vaut la tristesse que le rire, car avec un visage triste, le cœur peut être content.

L’Ecclésiaste affirme qu’on peut être content au moment par excellence où l’on éprouve de la tristesse : le deuil ! Pourquoi ? Parce que dans ces moments-là on pense à la mort et donc à Dieu.

On peut donc avoir une attitude honnête, adaptée aux événements (souffrir de la faim qd o na faim, être fatigué quand on est fatigué, triste qd on est triste, en colère quand on est en colère) tout en restant joyeux, en paix à l’intérieur.

++ La joie c’est vivre les circonstances avec Dieu

Tout remettre entre les mains de celui qui est devenu notre Père et qui est Tout-Puissant, c’est plutôt une bonne idée, non ? L’intégrer dans nos activités, lui demander de l’aide, son avis, le remercier pour tout ce qu’il fait, lui confier nos questionnements, nos luttes, nos révoltes, c’est avoir une relation vraie, de communion avec Lui. Cela produit la paix, la joie parce que nous ne sommes pas seuls, nous avons l’allié le plus puissant qui soit ! Avoir la foi, c’est être sûr de cela ; c’est se rappeler de tout ce que Dieu a déjà fait pour nous et avoir la certitude absolue que nous Lui appartenons et qu’il ne nous lâchera jamais.

C’est cette certitude qu’expose Paul dans cette lettre (et dans les autres) : au chapitre 1 il dit son impatience de mourir et de rejoindre le Seigneur Jésus, à la fin du chapitre III il a en vue une récompense céleste, il est conscient d’être un citoyen du Ciel et il attend avec impatience de revêtir son corps glorieux, sans péché lors du retour de Jésus et la résurrection des morts. Paul met sa vie et les circonstances qui la composent en perspective avec le plan global de Dieu. C’est ce que les philippiens et les chrétiens de tous les temps sont invités à faire.

++ La joie c’est vivre les circonstances pour Dieu

Pour quelle raison les philippiens doivent-ils obéir aux exigences du v.8 ? Pour plaire à Dieu, parce que ça lui fait plaisir que ses enfants combattent le Mal/Péché et qu’ils ressemblent de plus en plus à son Fils Jésus ! Et bien sûr pour que cela soit possible il faut que ce soit le St Esprit qui gouverne la vie de chaque chrétien. Vivre pour Dieu, offrir ses actes comme une offrande à Dieu, travailler pour l’avancement de son Royaume accentue la communion avec Lui, fait grandir la joie et la paix en Lui.

Là encore Paul est un bon exemple : c’est un obsédé de la mission et de la croissance des chrétiens. Pourquoi est-il en prison ? Pourquoi se contente-t-il de ce qu’il a au lieu de chercher son confort personnel ? Parce que ça mission est d’annoncer l’Évangile, d’implanter des Églises et de veiller à faire grandir les chrétiens par son enseignement. Il vit pour cela et c’est pour cela qu’il relativise toutes les circonstances par lesquelles il passe…

++ Il y a une limite à ne pas dépasser

Si se réjouir dans le Seigneur n’empêche pas de vivre pleinement les événements, cela empêche par contre de se laisser bouffer par eux. En effet, et c’est ce que dit Paul, il faut hiérarchiser. La hiérarchisation de la gravité des événements, de leur importance aide à garder cette paix et cette joie :

2 Co 4.7 Mais nous portons ce trésor dans des vases de terre, pour que cette puissance supérieure soit celle de Dieu et non la nôtre. 8 Nous sommes pressés de toute manière, mais non pas écrasés ; désemparés, mais non pas désespérés ; 9 persécutés, mais non pas abandonnés ; abattus, mais non pas perdus ; 10 nous portons toujours avec nous, dans notre corps, la mort de Jésus, pour que la vie de Jésus aussi se manifeste dans notre corps.

Ma compréhension de ce passage c’est qu’un chrétien peut se sentir pressé mais il ne peut pas se sentir écraser, il peut être désemparé, triste mais il n’a pas le droit d’être désespéré, même s’il est persécuté il est impossible qu’il se sente abandonné, il peut être abattu mais il ne peut pas être perdu. Pourquoi ? Parce qu’il a une espérance éternelle (donc pas désespéré), parce que Dieu est avec lui (donc pas d’abandon), parce que qu’il a été sauvé (donc pas perdu). La vérité c’est que Jésus se manifeste dans nos faiblesses et que nous pouvons tout endurer « grâce à Celui qui nous fortifie ».

Prêts pour la joie ?

++ Vers quoi regardons-nous ?

Dans les moments de tristesse, d’excitation, de colère, de contrariété qui commande en nous ? Notre ego ou Dieu ? Choisissons-nous de nous complaire dans le narcissisme (recentrés sur notre nombril) ou pensons-nous au plan de Dieu, à ce qu’il veut pour nous, pour notre Église, pour notre GBU et pour notre monde ?

Les événements ont l’importance que nous leur donnons ! Et quelles que soient les circonstances que nous traversons, leur gravité pâlit très vite face au plan de Dieu et la mission qu’il nous donne. Nous passons beaucoup de temps à nous demander ce que Dieu pourrait faire pour nous alors que nous devrions surtout nous demander ce que nous pourrions faire pour Lui !!! Nous sommes sur Terre pour lui plaire, pour le servir, pour tout vivre avec lui, pour parler de Lui à notre entourage, pour que l’Église remplisse sa mission ! Vers quoi regardez-vous le plus souvent ? Cela aura une grande influence sur la manière dont vous allez vivre toutes les périodes de votre vie.

++ Nos réactions sont révélatrices de notre foi

Tout cela se traduit de manière concrète dans les différents sentiments que j’ai déjà abordés :

  1. tristesse : repli sur soi – auto-flagellation, idéalisation du passé, désespoir pour l’avenir ou… Prier
  2. d’excitation : paroles et actes bêtes, exagération, projets inconsidérés) ou… prier, garder la tête froide et mettre son énergie dans des choses utiles
  3. de colère : paroles blessantes ouprier, essayer de se mettre à la place de l’autre ou… chercher une issue réaliste et pacifique (et laisser Dieu intervenir)
  4. de contrariété : amertume, médisance, piques destructrices ou… prier et dire des choses constructives, se remettre en question.
  5. Fatigue, lassitude : irritation, baisse de la vigilance et de la motivation ou… prier et faire une pause, demander de l’aide et ne pas se relâcher.

CONCLUSION : On déprime ?

Si nous faisions plus souvent les choses avec Dieu et pour Dieu, où en serions-nous maintenant ? Et où en serait notre Église, notre GBU ? Face à cela nous pourrions nous morfondre avec quantité de regrets ! Mais ce ne serait pas très conforme avec tout ce que je viens de dire !

Alors remercions Dieu pour tout ce qu’il a déjà fait pour nous et pour notre GBU… et regardons vers l’avenir ! Notre potentiel est énorme et les choses peuvent vraiment changer parce que Dieu est d’accord avec notre sanctification, il est d’accord pour que nos GBU se portent bien, il est d’accord pour qu’ils soit plus accueillants, plus excitants, pour qu’ils grandissent. Il faut juste que nous nous recentrions tous sur l’essentiel, que nous soyons des chrétiens conséquents.

 

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