Éphésiens 6 : Armez-vous ! Épisode 1

L’actualité le démontre : quand un ennemi puissant vous menace il vaut mieux être armé efficacement afin d’être dissuasif, se défendre en cas de besoin et même contre-attaquer. Dans le monde spirituel, c’est pareil.

Pour encourager les chrétiens d’Éphèse à « se comporter d’une manière digne de l’appel qu’ils ont reçu », l’apôtre Paul prend une image qui parlait à tout le monde : celle de l’équipement des soldats romains que les citoyens de la ville croisaient tous les jours :

Éphésiens 6.10 Au reste, soyez puissants dans le Seigneur, par sa force souveraine. 11 Revêtez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir bon devant les manoeuvres du diable. 12 En effet, ce n’est pas contre le sang et la chair que nous luttons, mais contre les principats, contre les autorités, contre les pouvoirs de ce monde de ténèbres, contre les puissances spirituelles mauvaises qui sont dans les lieux célestes. 

13 Prenez donc toutes les armes de Dieu, afin que vous puissiez résister dans le jour mauvais et, après avoir tout mis en oeuvre, tenir bon. 

14 Oui, tenez bon : ceignez vos reins de vérité et

revêtez la cuirasse de la justice ; 

15 mettez pour chaussures à vos pieds les bonnes dispositions que donne la bonne nouvelle de la paix ; 
16 prenez, en toutes circonstances, le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du Mauvais ; 

17 prenez aussi le casque du salut et

l’épée de l’Esprit, qui est la Parole de Dieu.

18 Priez en tout temps par l’Esprit, avec toutes sortes de prières et de supplications. Pour ce faire, restez éveillés et consacrez-vous toujours assidûment à supplier pour tous les saints ; 19 pour moi aussi, afin que la parole, quand j’ouvre la bouche, me soit donnée pour que je fasse connaître, avec assurance, le mystère de la bonne nouvelle, 20 pour lequel je suis ambassadeur dans les chaînes ; que j’en parle avec assurance comme je dois en parler. 

Pas contre le sang et la chair…

Si Paul revisite l’armure romaine, c’est parce qu’elle a démontré son efficacité. Avant de dérouler sa métaphore, l’apôtre commence donc pas décrire le puissant ennemi auquel il faut résister.

Ceci est un combat spirituel…

L’ennemi des éphésiens n’est pas un soldat normal, physique mais un combattant spirituel. L’attaque est bien plus insidieuse car invisible et donc plus efficace et mortelle ! Et là encore, on ne parle pas de mort physique mais plutôt de mort spirituelle. Quelle est l’identité de ce mystérieux adversaire ? Le diable lui-même (11) ! Si depuis l’épisode de Genèse 3, il a réussi à mettre physiquement à mort 100% des humains, la question est de savoir comment lui résister dans le combat spirituel. On voit dans la Genèse que Dieu se choisit une lignée d’adorateurs avec laquelle il va faire alliance. Pourtant, même dans ce cadre beaucoup vont se détourner de la volonté de leur Créateur.

contre un ennemi puissant et malfaisant…

Le v.12 est du genre terrifiant car il décrit toute une faune satanique dévouée à notre perte ! Et quand nous lisons les moments d’égarement parfois dramatiques d’hommes aussi admirables qu’Abraham (faisant passer sa femme pour soeur ou acceptant d’avoir un enfant avec l’esclave de sa femme alors qu’il avait l’habitude de faire preuve d’une grande foi), Moïse (perdant ses nerfs une fois au milieu d’une vie de soumission à Dieu) ou David (coupable d’adultère et de meurtre) nous mesurons la puissance de l’attaque pour nous-mêmes. Comme ces personnages bibliques nous sommes tous capables de faire preuve d’une grande piété/fidélité envers Dieu mais nous avons aussi notre côté sombre, nos faiblesses qui peuvent nous entraîner vers le pire.

Celui qui l’a très bien démontré, c’est Pierre dans Matthieu 16. Quand il fait preuve de discernement spirituel, Jésus utilise justement l’expression employée par Paul :

Matthieu 16.15 – Et pour vous (les disciples), leur dit Jésus, qui suis-je ? 16 Simon Pierre répondit : Toi, tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. 17 Jésus lui dit : Heureux es-tu, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux ! 18 Moi, je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je construirai mon Eglise, et les portes du séjour des morts ne prévaudront pas contre elle.

Si les attaques contre les éphésiens ne viennent pas « du sang et de la chair » d’après Paul, la (très) bonne réponse de Pierre ne vient pas non plus de « la chair et du sang » d’après Jésus : c’est Dieu qui lui a accordé cette révélation. Merveilleux ! Sauf que quelques minutes plus tard…

Matthieu 16.21 Dès lors Jésus commença à montrer à ses disciples qu’il lui fallait aller à Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué et se réveiller le troisième jour. 22 Pierre le prit à part et se mit à le rabrouer, en disant : Dieu t’en préserve, Seigneur ! Cela ne t’arrivera jamais. 23 Mais lui se retourna et dit à Pierre : Va-t’en derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une cause de chute, car tu ne penses pas comme Dieu, mais comme les humains.

Ici Pierre a réagi comme Adam, l’humain qui a écouté Satan : il se rebelle contre la volonté de Dieu en rabrouant Jésus. Cet épisode nous montre bien tout le talent du Diable pour trouver le défaut dans notre cuirasse qui détruira en un clin d’oeil tout l’édifice de notre vie de foi !

… qui nous attaque.

Comment Satan s’y prend-il ? De quelles flèches enflammées nous bombarde-t-il ? Il remet en cause notre identité d’enfants de Dieu et joue avec nos failles liées à nos défauts de caractère ou/et à des circonstances défavorables pour nous. Avec Adam ou Abraham il a introduit un doute à propos des véritables intentions Dieu, avec Moïse il a misé sur un gros craquage et enfin il a attendu que David se ramollisse sous les effets de la royauté. Pierre, très bien placé pour l’affirmer, avait bien raison d’affirmer :

Ne vous laissez pas distraire, soyez vigilants. Votre adversaire, le diable, rôde autour de vous comme un lion rugissant, qui cherche quelqu’un à dévorer. (1 Pierre 5.8)

Comment résister pour ne pas se faire bouffer ? Une première solution pourrait être une pratique religieuse assidue avec des règles bien strictes qui ne laisseraient aucun loisir de pécher. Même si ce genre de moyen de lutte peut être utile, il est finalement vain car superficiel : cela revient à lutter contre le sang et la chair ! Jésus le disait déjà à des pharisiens qui voulaient imposer des rituels stricts :

Marc 7.18 De tout ce qui vient du dehors et pénètre dans l’homme, rien ne peut le rendre impur. 19 Tout cela, en effet, ne va pas dans son coeur mais dans son ventre, et est évacué par les voies naturelles. – Il déclarait par là même que tous les aliments sont purs. – 20 Et il ajouta :
– Ce qui sort de l’homme, c’est cela qui le rend impur. 21 Car c’est du dedans, c’est du coeur de l’homme que proviennent les pensées mauvaises qui mènent à l’immoralité, au vol, au meurtre, 22 à l’adultère, l’envie, la méchanceté, la tromperie, le vice, la jalousie, le blasphème, l’orgueil, et à toutes sortes de comportements insensés. 23 Tout ce mal sort du dedans et rend l’homme impur.

L’Ennemi est assez malin pour contourner nos obligations et interdictions et finalement nous faire tomber. Le traitement doit être plus profond, l’armure plus efficace. Une armure qui viendrait directement de Dieu, conformément à cette prophétie d’Ésaïe dite dans un contexte de Péché généralisé au sein du royaume de Juda :

Ésaïe 59.12 Nos révoltes | contre toi sont nombreuses
et nos péchés | témoignent contre nous.
Nos fautes restent attachées à nous,
et nos égarements, | nous les connaissons bien.
13 Nous sommes des rebelles
et nous avons trompé | l’Éternel, notre Dieu, | en lui tournant le dos.
Nous avons médité | l’oppression, la révolte,
et nous avons conçu, | nous avons projeté | des propos mensongers | dans notre coeur.
14 Aussi, le droit recule
et la justice est loin de nous.
La vérité trébuche | sur la place publique,
et la droiture | ne peut y accéder.
15 La vérité a disparu
et celui qui se détourne du mal | se fait piller.

Mais l’Éternel a vu | avec indignation
qu’il n’y a plus de droit.
16 Il n’a trouvé personne | qui intercède,
il s’en est étonné.
Alors son propre bras | lui est venu en aide,
et sa justice | a été son soutien.
17 Il se revêt de la justice | comme d’une cuirasse,
il s’est mis sur la tête | le casque du salut.
En guise de tunique, | il s’est drapé | de la rétribution,
il s’est enveloppé | d’une ardeur combative | comme dans un manteau.

Heureusement Dieu nous fournit une armure pour être puissants… en renforçant notre identité

Les armes que Dieu donne, d’après Paul, correspondent à des notions bibliques qui nous affermissent dans notre identité d’enfants de Dieu. C’est en effet tout ce que le Seigneur Jésus a accompli qui nous maintient sur le roc et nous évite de re-basculer « du côté obscur de la Force ». En lui, et seulement en lui, nous sommes spirituellement en sécurité. C’est le coeur du message de Paul à propos du combat spirituel. Cela est cohérent avec ce qu’il disait dans sa lettre au Romains :

Romains 13.12 La nuit tire à sa fin, le jour va se lever. Débarrassons-nous de tout ce qui se fait dans les ténèbres, et revêtons-nous de l’armure de la lumière. 13 Vivons correctement, comme il convient en plein jour, sans orgies ni beuveries, sans débauche ni immoralité, sans querelle ni jalousie. 14 Revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ et ne vous préoccupez pas de satisfaire les désirs de l’homme livré à lui-même.

Grâce à la signification des différentes parties de l’armure, nous pouvons aussi établir par déduction la nature de l’attaque diabolique et ainsi être lucides à propos de nos points faibles, vitaux qui doivent absolument être protégés. Le tableau ci-dessous peut nous aider à visualiser tout cela :

Ne soyons pas naïfs !

L’actualité démontre que ce montrer trop gentil ou passif face à des pays agressifs est très mauvais pour la santé. Cela équivaut à être des herbivores devant des carnivores affamés ! Nous l’avons déjà dit, en tant que brebis du Seigneur, nous avons face à nous un lion qui veut nous dévorer alors plaçons-nous sous la protection du Bon Berger grâce à la cuirasse qu’il nous fournit. La naïveté suprême serait soit de croire qu’il n’y a pas de danger ou bien de penser que nous sommes assez forts par nous-même pour la contrer. Les prochaines fois, nous verront plus en détails comment l’action transformatrice du Dieu trinitaire dans nos vies nous aide à rester débout malgré la pluie de flèches tombant sur nous.

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