Éphésiens 6 : Armez-vous ! Épisode 5

Le diable veut notre peau et sait comment nous attaquer très efficacement. Heureusement, Dieu nous fournit une armure de protection.

Sommaire de la série d’articles

Épisode 1 : Introduction

Épisode 2 : la ceinture

Épisode 3 : la cuirasse

Épisode 4 : la sandale

Épisode 5 : bouclier

Épisode 6 : casque

Lors du précédent épisode, nous avons dressé ce tableau avec les différentes parties de l’armure, leur signification et donc la nature de l’attaque satanique :

Ces personnes que l’on côtoie

Jusqu’ici, nous avons étudié des escroqueries redoutables mais celle du présent chapitre est sûrement la pire car elle est le point de départ de toutes les autres. Nous le savons, le diable s’oppose à Dieu. Mais comme Dieu est l’absolu alors que Satan n’est qu’une créature, il doit se contenter de le singer, de l’imiter. Le problème pour nous, c’est que l’imitation est souvent très bien faite ! Dans sa première lettre, Jean nous parle de l’esprit de « l’antichrist » qui sévit dans le monde. Ce mot peut être traduit « contre Christ » mais surtout « à la place de Christ », ce qui est très cohérent avec le fait que cette personne (car l’antichrist est une personne qui doit venir à la fin des temps) viendra séduire les hommes pour se faire adorer (2 Thessaloniciens 2 et Apocalypse 13). Dans le livre de l’Apocalypse on assiste même à une parodie de Trinité jouée par le dragon et les deux bêtes, celle de la mer qui imite Jésus et celle de la terre qui joue le rôle de l’Esprit. Ce plagiat est tellement bien fait, les événements tellement troublants que Jean et Paul doivent encourager les chrétiens à la vigilance et la fermeté. (2 thessaloniciens 2.2, 15 ; Apocalypse 13.10). Il nous faut en effet imaginer leur surprise de voir que l’Évangile est combattu et que certains faux enseignants l’amalgament avec la culture ambiante. Aujourd’hui, les disciples de Jésus ne s’attendent plus à être aimés mais il est toujours assez troublant de vivre dans une société occidentale que l’on essaie de construire sans Dieu tout en gardant beaucoup de valeurs fondamentales de l’Évangile. Qu’est-ce qui est bon et mauvais autour de nous ? On est très loin des persécutions subies par les chrétiens du premier siècle, les protestants du 17è siècle ou les Chinois du 20è siècle ! Les périls d’aujourd’hui n’ont pas l’air si terribles que cela et, au premier abord, il n’y a pas de différence entre une personne chrétienne et son voisin qui ne l’est pas : ils disent tous les deux « Bonjour », « Merci », « Bonne année et bonne santé », leur travail et leurs loisirs se ressemblent, ils veulent aimer et être aimés, ils essaient de faire le bien, de respecter leurs contemporains, de bien élever leurs enfants, etc. Parfois le non-chrétien est même bien plus aimable, joyeux et drôle que son voisin ! Finalement la seule chose qui les différencie, c’est que l’un croit que Jésus est le Fils de Dieu et consacre quelques heures à lire la Bible, à aller à l’Église alors que l’autre a d’autres convictions et dispose de plus de temps pour lui-même.
Doutons-nous de notre spécificité chrétienne ? C’est donc le moment d’étudier un nouvel élément de l’armure :

« En toute circonstance, saisissez-vous de la foi comme d’un bouclier avec lequel vous pourrez éteindre toutes les flèches enflammées du diable. » (v.16)

Le bouclier romain était assez grand pour protéger tout le corps du soldat. Cela pouvait être très utile quand les autres parties de la panoplie ne faisaient plus le poids. Et c’est vrai que, face à une avalanche de flèches enflammées, pas d’autre choix que de faire écran avec quelque chose de solide. La foi en Jésus est donc l’élément fondamental de notre identité chrétienne. Deux autres apôtres viennent confirmer ce fait :

Ne vous laissez pas distraire, soyez vigilants. Votre adversaire, le diable, rôde autour de vous comme un lion rugissant, qui cherche quelqu’un à dévorer. Résistez-lui en demeurant fermes dans votre foi

1 Pierre 5.8-9

Car aimer Dieu, c’est accomplir ses commandements. Ceux-ci, d’ailleurs, ne sont pas pénibles, car tout ce qui est né de Dieu triomphe du monde, et la victoire qui triomphe du monde, c’est notre foi. Qui, en effet, triomphe du monde ? Celui-là seul qui croit que Jésus est le Fils de Dieu.
1 Jean 5.3-5 


Des flèches enflammées, un lion qui rôde pour dévorer, un monde dont le prince est Satan, voilà ce qui environne les chrétiens. Devant une telle insécurité, pourquoi la foi est-elle si capitale ? Elle permet de rester ferme sur des vérités fondamentales, des convictions plus fortes que tout… à commencer par reconnaître que les flèches, le lion et le monde (mauvais) existent bel et bien et qu’ils sont mortels ! Dans le premier chapitre de cette seconde partie, nous avons vu que nous devions nous accrocher à la vérité biblique pour ne pas croire aux mensonges diaboliques. Maintenant nous avons besoin de foi pour être convaincus et avoir la force de tenir. Car nous n’avons pas toujours envie de nous protéger. Parfois nous tombons dans le panneau en croyant qu’une petite entorse à la règle n’est pas si grave, que telle concession fait de nous des gens tolérants, que tel comportement nous aide à témoigner de notre foi en passant pour des chrétiens « cool ».
Alors que nous avons été sauvés pour rendre gloire à Dieu et annoncer l’Évangile, nous nous laissons influencer par notre milieu : au lieu d’être des thermostats, nous devenons des thermomètres ! Parfois nous envions même ceux qui ont le droit d’avoir une vie « normale », sans restrictions morales et éthiques, ceux qui ont droit à une grasse matinée supplémentaire le dimanche. Et puis nous pouvons finir par nous dire qu’ils sont très gentils ces non-chrétiens, que l’humanisme « bobo » déversé tous les jours par les média ressemble à l’Évangile et que finalement, on peut être très heureux sans le Seigneur.
Il faut beaucoup de foi pour être persuadé que le véritable bonheur ne se trouve qu’en Jésus et que les chrétiens, malgré leur minorité et leur mode de vie que certains qualifieraient de périmé, sont dans le vrai. Il faut un discernement surnaturel pour comprendre que, malgré leur confort et leurs sourires de façade, nos contemporains sont désorientés, assoiffés et prisonniers d’eux-mêmes. Certes, ils bénéficient de la grâce commune qui leur donne une conscience, des sentiments humains qui les empêchent de se comporter comme des fous furieux ; certes, ils tirent encore profit de notions bibliques fondamentales comme la justice ou l’amour. Cependant, malgré cette illusion de plénitude, il leur manque l’essentiel : une relation personnelle avec Dieu, leur Créateur, qui pourra donner de la consistance, un sens réel à leur vie.

Il n’y a pas de juste,
pas même un seul,
pas d’homme capable de comprendre,
pas un qui cherche Dieu.
Ils se sont tous égarés, | ils se sont corrompus tous ensemble.
Il n’y en a pas qui fasse le bien,
non, pas même un seul.
Leur gosier ressemble à une tombe ouverte,
leur langue sert à tromper,
ils ont sur les lèvres un venin de vipère,
leur bouche est pleine d’aigres malédictions.
Leurs pieds sont agiles quand il s’agit de verser le sang.
La destruction et le malheur jalonnent leur parcours.
Ils ne connaissent pas le chemin de la paix.
À leurs yeux, révérer Dieu n’a aucun sens.

Romains 3.10-18

C’est parce qu’il porte ce regard sur l’humanité que Dieu dit à son peuple : « Vous serez saints pour moi, car moi, l’Éternel, je suis saint et je vous ai mis à part des autres peuples pour que vous m’apparteniez. » (Lévitique 20.26 et 1 Pierre 1.16). Dieu est saint parce qu’il est parfait, qu’il n’y a pas une poussière de Mal, de Péché en Lui. Il est complètement différent de nous, de notre monde et de ce que nous pouvons imaginer. Quand Dieu dit qu’il veut que son peuple soit saint, cela signifie que celui-ci doit Lui être consacré, qu’il doit se couper des influences du Péché, du monde pour se mettre à part à son service. Même si cela ne signifie pas « vivre en vase clos, à l’écart du reste du monde », cela implique tout de même certaines croyances, un comportement éthique ainsi qu’un état d’esprit totalement incompatibles avec le mode de vie du reste de l’humanité. Même s’il n’y a pas coupure nette, il y a un énorme décalage. C’est pour cette raison que le principal danger pour le peuple de Dieu d’après la Bible, c’est justement le métissage, l’amalgame, la compromission car la moindre de ces choses sera synonyme de corruption identitaire. Une solution facile pour contrer ce danger serait de se retrancher du reste du monde, entre personnes pures, et de pointer du doigt les méchants qui ne font pas partie de nos rangs. Cependant, nous l’avons déjà dit, Jésus nous amène très loin du sectarisme et de l’intolérance en nous appelant à vivre dans le monde et à aimer notre prochain. Et puis, il est bon de le rappeler, nous ne sommes pas purs ! Nous avons encore besoin de progresser. Le danger vient donc autant de l’intérieur que de l’extérieur.

Trois domaines principaux doivent retenir toute notre attention :

  • Il n’y a pas mieux dans la vie que d’appartenir au Seigneur Jésus ! Voilà la conviction profonde qui doit être la nôtre. Si nous sommes persuadés de cela, nous arrêterons d’avoir honte d’être chrétiens et de lorgner sur le mode de vie « des gens du dehors ». Encore mieux : nous regarderons avec un œil critique les ersatz d’amour et de bonheur que nous propose notre société pour annoncer avec conviction Celui qui est Amour et Bonheur. Mais pour avoir ce regard affûté sur les dérives de notre siècle, il faut avant tout bien connaître… la Bible ! En effet, on peut constater que Satan utilise toujours les mêmes pièges.n Alors en étudiant les différents cas de pollution mondaine à l’intérieur du peuple de Dieu sous l’ancienne et la nouvelle alliance, nous serons plus à même de les identifier et de nous en préserver.
  • Identifier ce qui, dans notre spiritualité individuelle ou communautaire, relève de notre culture, de nos goûts personnels et non de l’Évangile. Nous ne devons pas laisser des traditions humaines prédominer sur la volonté de Dieu. Mais, un peu comme les pharisiens qui avaient fini par confondre leurs propres règles avec celles de la loi, nous voyons comme un grand danger de modifier des pratiques que nous avions assimilées à la vraie piété. Nous devons donc laisser Dieu nous montrer ce qui doit changer en nous et dans notre Église et avoir la foi pour croire que cette purification nous sera bénéfique. C’est maintenant l’Évangile qui doit devenir notre culture, c’est à dire un ensemble de réflexes conditionnés par le Saint-Esprit.
  • Un des principaux points faibles du chrétien, ce sont ses sentiments. D’autant qu’ils sont idolâtrés à notre époque ! Tant de gens dans la Bible ont fait n’importe quoi par amour pour une femme ou pour les membres de leur famille ! C’est pour cette raison que Dieu a transmis deux principes très clairs :
  • a) l’interdiction de se marier avec quelqu’un qui ne fait pas partie du peuple de Dieu (Deutéronome 7.1-7 ; Esdras 10 ; 1 Corinthiens 7.39). Cette mesure est logique quand on se rappelle qu’un chrétien doit être saint. Comment peut-on être consacré au Seigneur et être lié, consacré à quelqu’un qui ne l’est pas ? Il y a forcément mauvaise influence, interférences, concurrence. La chose normale, idéale, voulue par notre Père, ce sont des couples de chrétiens. Tant de personnes se sont faites des illusions en se disant que leur amoureux(se) se convertirait et puis… ils se sont cassés les dents sur la réalité ! Leur investissement pour le Seigneur a baissé, leurs enfants ont été des touristes à l’Église, et ça s’est même parfois terminé en divorce. Derrière le fantasme, il y a souvent la douleur alors que, derrière la foi et l’obéissance à la volonté de Dieu, il y a le bonheur.
  • b) Préférer Dieu à sa famille (Deutéronome 13.7-12 ; Matthieu 10.34-39 ; Luc 14.25-33). Attention, il ne faut pas mal comprendre ces paroles : elles n’encouragent pas à délaisser ses proches ! Seulement si un jour il faut choisir entre Jésus et un entourage qui nous encourage à nous détourner de Lui, il faut « simplement » choisir Jésus. Pourtant, comme le roi David, beaucoup de chrétiens préfèrent baisser leurs exigences éthiques plutôt que de régler une situation contestable dans laquelle des membres de leur famille se trouvent. Là encore, il faut beaucoup de foi pour sacrifier ses relations familiales et avoir la conviction que la chose la plus précieuse pour nous, c’est notre relation avec le Seigneur.

Moralité : Satan utilise souvent des personnes que nous aimons pour nous atteindre et nous faire tomber. Autant dire que, si nous ne sommes pas aidés par Dieu nous n’avons aucune chance !

Mes chers amis, vous avez toujours été obéissants : faites donc fructifier votre salut, avec crainte et respect, non seulement quand je suis présent, mais bien plus maintenant que je suis absent. Car c’est Dieu lui-même qui agit en vous, pour produire à la fois le vouloir et le faire conformément à son projet plein d’amour.
Faites tout sans vous plaindre et sans discuter, pour être irréprochables et purs, des enfants de Dieu sans tache au sein d’une humanité corrompue et perverse. Dans cette humanité, vous brillez comme des flambeaux dans le monde, en portant la Parole de vie.

Philippiens 2.12-16

La prochaine fois, mets ton casque !

Cette série est inspirée de la seconde partie du livre Dis-moi qui tu suis je te dirai qui tu es de Jonathan Chaintrier et Yohann Tourne.

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