Le diable veut notre peau et sait comment nous attaquer très efficacement. Heureusement, Dieu nous fournit une armure de protection.
Sommaire de la série d’articles
Lors du précédent épisode, nous avons dressé ce tableau avec les différentes parties de l’armure, leur signification et donc la nature de l’attaque satanique :

Ce futur que nous oublions
Imaginez : vous jouez à l’Euro Millions et vous décrochez la super cagnotte qui vous propulse dans le top 30 des personnes les plus riches de France. Comment réagissez-vous ? Peut-être arrêtez-vous de travailler, peut-être invitez-vous tous vos proches dans un grand restaurant. Peut-être faîtes-vous des recherches à propos de technologies innovantes, propres et très prometteuses en terme de bénéfices afin d’investir quand vous touchez votre chèque. Peut-être prévoyez-vous de faire des dons substantiels à des associations qui vous tiennent à cœur (comme les GBU) ainsi que le tour du monde. Vos soucis pour payer votre loyer, changer votre vieille voiture ou avoir une bonne retraite s’évanouissent en un instant. Votre vie change radicalement car plus jamais vous ne serez limités par les contingences matérielles.
Quand on sait qu’un événement merveilleux va arriver, cela influence notre attitude. Au 2è siècle après Jésus-Christ, des chrétiens sont torturés. On veut les forcer à renier leur foi mais ils préfèrent mourir plutôt que trahir leur Maître. On les amène alors dans une arène pour qu’ils soient brûlés ou dévorés par les fauves. Devant cette échéance, ils ne supplient pas mais chantent leur foi. Ils impressionnent tellement les spectateurs par leur sérénité devant la mort et même leur fierté de mourir à cause de Jésus que plusieurs finissent par se convertir ! C’est ce qui fait dire à Tertullien, père de l’Église, que « le sang des chrétiens est une semence1. » En effet, quand les disciples de Jésus mettent sur leur tête le casque du Salut (Éphésiens 6.17), leur être tout entier tend vers les réalités d’en haut, de sorte que les circonstances terrestres deviennent tout à coup très secondaires. Pour ceux qui les voient, c’est un peu comme si Dieu faisait luire sa face sur eux tant ils rendent tangible, palpable la vie céleste qui les attend auprès du Seigneur Jésus. Voici comment l’apôtre Pierre décrit ce Salut chrétien :
Loué soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ. Dans son grand amour, il nous a fait naître à une vie nouvelle, grâce à la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, pour nous donner une espérance vivante. Car il a préparé pour nous un héritage qui ne peut ni se détruire, ni se corrompre, ni perdre sa beauté. Il le tient en réserve pour vous dans les cieux, vous qu’il garde, par sa puissance, au moyen de la foi, en vue du salut qui est prêt à être révélé au moment de la fin.
Voilà ce qui fait votre joie, même si, actuellement, il faut que vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves : celles-ci servent à éprouver la valeur de votre foi. Le feu du creuset n’éprouve-t-il pas l’or qui pourtant disparaîtra un jour ? Mais beaucoup plus précieuse que l’or périssable est la foi qui a résisté à l’épreuve. Elle vous vaudra louange, gloire et honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra.
Jésus, vous ne l’avez pas vu, et pourtant vous l’aimez ; mais en plaçant votre confiance en lui sans le voir encore, vous êtes remplis d’une joie glorieuse qu’aucune parole ne saurait exprimer, car vous obtenez votre salut qui est le but de votre foi.1 Pierre 1.3-9
Être sauvé, c’est un état qui se vit dès maintenant et qui prendra sa pleine dimension après la mort. C’est quelque chose d’excitant qui donne un nouveau sens à notre vie (éternelle) et qui bouleverse donc nos priorités. Dans le chapitre 3 de sa lettre aux Philippiens, Paul compare la vie chrétienne à une course. Cette métaphore est très bien choisie car, quand on regarde la finale du 100m aux Jeux Olympiques, on voit les yeux des coureurs rivés sur la ligne d’arrivée. Leur obsession : la passer le plus vite possible. Alors bien sûr, quand le coup de feu va retentir, ils ne vont pas regarder leur famille dans les tribunes ou vérifier derrière eux s’ils n’ont pas oublié un truc ! Paul dit les choses de manière plus crue encore : il considère que son passé et tous ses titres de noblesse sont des excréments comparés au Salut qui lui a été offert par Jésus. Autrement dit, d’après Pierre et Paul mais aussi l’auteur de la lettre aux hébreux (chapitres 10 à 12), la joie de prendre part à l’avancement du royaume et de bientôt jouir de la gloire éternelle auprès de notre Maître doit prendre le pas sur nos peines, nos plaisirs ou nos sujets de fierté ici-bas. Nous sommes des voyageurs temporaires sur cette terre, nous ne sommes pas de ce monde, nous sommes déjà morts et ressuscités avec Christ !
Mais il est évident que, puisque nous vivons encore ici et maintenant, nous avons beaucoup de mal à imaginer l’aboutissement de notre foi, l’objet de notre espérance. Satan le sait et fait tout pour que nous croyions que le monde dans lequel nous vivons est normal, que le but de la vie consiste à être prudent et éviter de mourir et que « un « tiens » vaut mieux que deux « tu l’auras ». Bref, il veut tuer l’ambition que notre statut d’héritiers nous invite à avoir.
Heureusement, deux vérités peuvent nous éviter la léthargie :
Un jugement va avoir lieu
Que ce soit lors de notre départ de cette terre ou bien lors du retour du Seigneur Jésus, une chose est sûre : nous aurons à rendre comptes de tous nos actes. D’après Apocalypse 20.11-15, à la fin des temps, deux livres seront ouverts : celui qui contient les actes de tous les humains et le livre de vie. Même ceux qui sont inscrits dans le livre de vie (c’est votre cas si vous avez mis votre foi en Jésus) auront droit à leur biographie complète… trop complète ! Imaginez-vous devant votre Créateur qui vous a sauvés pour que vous portiez du fruit. Dans cette rétrospective personnelle, vous allez être confrontés à vos manquements, vos désobéissances, vos lâchetés, à tout le mal que vous avez fait aux autres en pensées ou en actes. Devant ce Dieu parfait qui vous avait donné son Esprit pour que, justement, vous combattiez vos mauvaises tendances, il se pourrait bien que vos yeux restent baissés et se remplissent de larmes. Cette perspective devrait être un très bon stimulus pour pleinement vivre son Salut, non ? Mais, soyons plus positifs et imaginez que Jésus s’approche de vous après ce curriculum vitae et vous dise « dans telle situation tu n’as pas cédé à la tentation. Dans telle circonstance difficile tu as persévéré, cette fois-là tu as été meilleur témoin que tu ne le pensais, etc. » Et puis il conclut : « Bon et fidèle serviteur, je suis fier de toi : entre dans la joie de ton Maître ! » Ce genre de compliment de la part de la personne la plus importante de l’univers doit automatiquement provoquer un évanouissement pour celui qui le reçoit, non ? Imaginez le bonheur de voir que vous avez été partenaires de l’œuvre de Jésus, que vous avez contribué à l’avancement de son royaume !
Dans Actes 4.18-20, le grand conseil tente d’intimider Pierre et Jean afin qu’ils arrêtent de prêcher la Bonne Nouvelle. Mais ils répondent : « Est-il juste devant Dieu de vous obéir, plutôt qu’à Dieu ? Quant à nous, nous ne pouvons pas garder le silence sur ce que nous avons vu et entendu. » Peu de temps auparavant, Pierre a déjà dû assumer d’avoir renié Jésus. Alors, cette fois-ci, il tient à être digne de la mission que son Maître lui a confiée. À la fin du chapitre suivant, ils sont cette fois-ci battus mais ils sont « tout joyeux de ce que Dieu les avait jugés dignes de souffrir l’humiliation pour Jésus » ! (5.41) À la lumière du siècle présent, leur réaction (ainsi que celle des milliers de chrétiens qui les ont suivis pendant trois siècles) est folle, stupide. Mais à la lumière de l’éternité, dans la perspective où ils reparleront de cet épisode avec Jésus, toutes leurs blessures sont des actes de bravoure, des preuves de fidélité.
Mettre le casque du Salut c’est être prêt pour le retour de Jésus, obnubilé par la gloire de plaire à Dieu.
La vie véritable est future
« Puis je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’existait plus.
Je vis la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, descendre du ciel, d’auprès de Dieu, belle comme une mariée qui s’est parée pour son époux. Et j’entendis une forte voix, venant du trône, qui disait :
Voici la Tente de Dieu avec les hommes. Il habitera avec eux ; ils seront ses peuples et lui, Dieu avec eux, sera leur Dieu.
Il essuiera toute larme de leurs yeux. La mort ne sera plus et il n’y aura plus ni deuil, ni plainte, ni souffrance. Car ce qui était autrefois a définitivement disparu.
Alors celui qui siège sur le trône déclara : Voici : je renouvelle toutes choses. »Apocalypse 21.1-5
Ce passage décrit l’aboutissement du plan de Salut que Dieu a prévu pour nous : vivre dans un monde parfait, celui qui nous était destiné au départ, dans les deux premiers chapitres de la Genèse. Sur cette nouvelle terre, le Péché et le malheur ne seront plus que des mauvais souvenirs et nous expérimenterons éternellement cette vie où tout ne sera que joie et bonheur. En attendant, nous pouvons tirer deux conséquences de cette sublime réalité :
- 1) Cette vie véritable que nous apercevons ici, nous pouvons commencer à la vivre dès maintenant. Nous devons prendre du plaisir sur terre… en faisant la volonté de Dieu comme dans le monde tel qu’il devrait être. Ce qui est bien quand on vise la perfection, c’est qu’on ne s’ennuie pas car il y a toujours quelque chose à améliorer en nous-mêmes ou autour de nous ! Alors ne nous soucions pas de notre condition (bonne ou mauvaise) et mettons en œuvre notre Salut ! Soyons ambitieux et vivons à la mode de demain, celle qui est éternelle ! Notre espérance est bien trop belle pour que nous continuions à rester englués dans la médiocrité du monde présent. Nous valons mieux que ça ! Nos exigences en ce qui concerne l’amour, la justice ou l’éthique du corps doivent donc être revues à la hausse.
- 2) La souffrance et la mort ne sont pas des problèmes. Nous vivons dans une société qui recherche le risque zéro et exacerbe l’instinct de conservation. Mais d’un point de vue chrétien, la mort qui était au départ une malédiction est maintenant synonyme d’extase auprès de Jésus ! C’est pour cette raison que dans l’histoire, des millions de chrétiens ont préféré se mettre en danger quitte à mourir plutôt que de renier leur foi et vivre éloignés des exigences que le Saint-Esprit les poussait à avoir. C’est aussi pour cette raison que tant de chrétiens, en phase terminale sur leur lit d’hôpital, sont une source d’encouragement et un modèle de sérénité pour tous ceux qui les côtoient. Ils savent que le meilleur est à venir et cela rayonne autour d’eux. Bien sûr, quand un chrétien qui nous est cher décède, le sentiment qui prédomine en nous est la tristesse. Mais l’on pourrait se demander si cela n’est pas un peu trop égoïste car nous devrions plutôt être heureux pour lui qui a atteint le but suprême de l’existence. « Heureux, dès à présent, ceux qui meurent unis au Seigneur. Oui, dit l’Esprit, car ils se reposent de toute la peine qu’ils ont prise, et ils seront récompensés pour leurs œuvres. » (Apocalypse 14.13) Mais quelle force avons-nous là ! Alors que nos contemporains passent toute leur vie à essayer d’oublier la mort qui arrivera, nous l’affrontons, nous en sommes vainqueurs, nous l’attendons !
Mettre le casque du Salut c’est investir dans le monde d’après.
Cette série est inspirée de la seconde partie du livre Dis-moi qui tu suis je te dirai qui tu es de Jonathan Chaintrier et Yohann Tourne.




