Le diable veut notre peau et sait comment nous attaquer très efficacement. Heureusement, Dieu nous fournit une armure de protection.
Sommaire de la série d’articles
Lors du précédent épisode, nous avons dressé ce tableau avec les différentes parties de l’armure, leur signification et donc la nature de l’attaque satanique :

Ces choses qui nous stoppent
« Ayez pour chaussures à vos pieds la disponibilité à servir la Bonne Nouvelle de la paix. » (Ép 6.15) Mais qu’est-ce que cet élément vient faire dans l’armure nous protégeant des attaques en provenance des ténèbres ? C’est assez simple : tout comme la mobilité et la vivacité sont fondamentales pour ne pas se faire tuer au combat, la promptitude, la motivation et l’enthousiasme pour être au service de l’Évangile évitent de se faire coincer par l’ennemi. Pourquoi ? Parce que le projet de Dieu pour ses enfants, la mission prioritaire qu’Il leur assigne, c’est qu’ils travaillent pour l’avancement de Son Royaume sur terre. Et normalement, cela est un plaisir pour des chrétiens qui se sont rendus compte à quel point c’est merveilleux d’appartenir au Seigneur. Ils parlent donc de Lui et agissent en Son nom ! Jésus a utilisé deux petites paraboles pour illustrer cet état d’esprit :
Le royaume des cieux ressemble à un trésor enfoui dans un champ. Un homme le découvre : il le cache de nouveau, s’en va, débordant de joie, vend tout ce qu’il possède et achète ce champ.
Voici à quoi ressemble encore le royaume des cieux : un marchand cherche de belles perles. Quand il en a trouvé une de grande valeur, il s’en va vendre tout ce qu’il possède et achète cette perle précieuse.Matthieu 13.44-46
Ces deux hommes veulent une chose et font donc tout ce qui peut être fait (de légal) pour l’avoir. Leur temps, leur argent, leur énergie sont focalisés sur leur objectif parce qu’ils savent qu’il n’y a rien de plus important que cela. Pour les disciples de Jésus l’avancement du Royaume des Cieux doit avoir la même importance. Si tel est le cas, ils vont laisser Dieu agir dans trois domaines :
- Dans leur caractère. C’est le processus de sanctification. Cela signifie que le Saint-Esprit va agir à l’intérieur du chrétien pour rogner le Péché et le transformer en quelqu’un de meilleur, quelqu’un qui ressemble de plus en plus à Jésus.
- Dans l’Église. Cela veut dire lire, comprendre et vivre la Bible ensemble afin de tous grandir dans la foi et s’encourager à glorifier le Seigneur en toute occasion. Ce « lieu de musculation spirituelle » est aussi un lieu de service, d’engagement où l’on pratique l’amour, le pardon, l’entraide. Bref, il est incontournable pour progresser.
- Dans le monde. Cela veut dire parler du Seigneur Jésus à ceux qui ne le connaissent pas, témoigner au quotidien de sa foi à son entourage afin que le nombre des disciples augmente.
Bien sûr, il y a de nombreuses interconnexions entre ces trois terrains. Par exemple : plus je m’engage à l’Église plus cela m’oblige à travailler mon caractère et… je serai ainsi plus cohérent pour témoigner de ma foi ! Tout est lié car le but c’est que chaque millimètre carré de notre vie soit sous la Seigneurie de Jésus. Cette réalité porte un nom : le bonheur.
Mais vous l’avez compris, travailler à l’avancement du Royaume demande des efforts de notre part. Alors devinez ce que Satan va essayer de faire ! Il va tenter de nous divertir, de nous faire oublier notre mission. N’oublions pas que Satan n’a pas intérêt à ce que l’Église (dont nous faisons partie) s’active. Voici le passage que nous avons vu au chapitre précédent avec les versets11 (en entier) et 17 :
Puis j’entendis dans le ciel une voix puissante qui disait :
Maintenant, le temps du salut
est arrivé.
Maintenant, notre Dieu
a manifesté sa puissance
et instauré son règne.
Maintenant, son Messie
a pris l’autorité en mains.
Car l’Accusateur de nos frères,
celui qui, jour et nuit,
les a accusés devant Dieu,
a été jeté hors du ciel.
Mais eux, ils l’ont vaincu grâce au sang de l’Agneau
et grâce au témoignage
qu’ils ont rendu pour lui,
car ils n’ont pas aimé leur vie
jusqu’à redouter de mourir. (…)
Alors, furieux contre la femme (le peuple de Dieu), le dragon (le diable) s’en alla faire la guerre au reste de ses enfants, c’est-à-dire à ceux qui obéissent aux commandements de Dieu et qui s’attachent au témoignage rendu par Jésus.Ap 12.10-11 ; 17
Les chrétiens ont vaincu l’Accusateur grâce au sacrifice de Jésus mais aussi grâce à leur témoignage. Cela veut tout simplement dire qu’à chaque fois que les chrétiens se taisent, Satan gagne ! Alors, imaginez l’énergie qu’il met pour les empêcher de parler. Mais, avant d’imaginer, lisons le verset 17 pour comprendre que ce dragon va être très agressif envers ceux dont les caractéristiques sont, une fois de plus, d’obéir et de témoigner.
Nous sommes donc tiraillés entre l’Esprit Saint qui nous pousse à servir l’Évangile et l’esprit du mal qui veut nous rendre inactifs. Et pour reprendre l’image des chaussures dans Éphésiens, on peut dire que la lutte spirituelle est si intense que c’est comme si nous marchions sur un tapis roulant à contre-sens : quand nous n’avançons pas, nous reculons ! En clair, nous investissons soit dans la lumière, soit dans les ténèbres. Pas d’attitude neutre, pas de relâchement possible.
Voyons maintenant comment l’Ennemi s’y prend pour nous empêcher de progresser, donc pour nous faire régresser. Il utilise deux moyens principaux : la peur et le confort.
- La peur : Ce que Dieu attend de nous c’est que nous changions et que nous provoquions du changement autour de nous. Or, c’est connu, le changement fait peur à la plupart des humains qui ont besoin de stabilité. Nous sommes donc assez effrayés par la perspective de ne plus faire un certain nombre de choses, d’être obligés de prendre des risques, d’assumer nos choix, d’échouer, d’être ridicules, de perdre des amitiés, de ne plus être vraiment nous-mêmes, etc. La liste pourrait être longue… et Satan le sait ! Tout comme il sait que, quand on a peur, notre réflexion fonctionne imparfaitement et qu’on agit de manière très irrationnelle. Alors il ne se prive pas pour décourager nos efforts de sanctification, d’engagement dans l’Église et de témoignage/évangélisation. Mais, comme d’habitude, il nous arnaque ! D’un côté il s’appuie sur une vérité : tout changement comporte un risque. Ce qu’il ne dit pas, c’est qu’avec le Seigneur nous sommes en formation continue : plus nous prenons le taureau par les cornes, plus nous progressons et tirons un énorme bénéfice de nos expériences. Et puis n’oublions pas que nous sommes en conduite accompagnée dans cette aventure ! Dieu ne nous envoie jamais sur des missions hors de notre portée et nous avons un filet de protection en cas de plantage. C’est vrai qu’il nous fait parfois passer par des situations bizarres et un peu douloureuses mais c’est pour que nous en apprenions plus sur nous-mêmes, sur les autres et ainsi que nous gardions les pieds dans la réalité. N’empêche que la plupart du temps, ce n’est pas si terrible que ça et avec un peu de recul, on s’aperçoit que c’est un véritable privilège de vivre la vie si intense d’un disciple de Jésus : au moins on ne s’ennuie pas et on s’améliore de jour en jour !
- Si la peur fonctionne si bien avec les occidentaux du 21è siècle, c’est parce qu’ils ont peur de perdre une chose quasiment sacrée à leurs yeux : leur petit confort. Jadis, les chrétiens avaient peur d’être persécutés et de mourir. Aujourd’hui, ils ont simplement peur d’être dérangés dans leur train-train. Là encore, la tâche de notre ennemi est aisée : les loisirs, la télévision, Internet et l’hédonisme quotidien lui suffisent pour nous « occuper » et nous faire stagner. Pendant que nous perdons notre temps à nous préoccuper de futilités, nous ne nous occupons pas de l’essentiel : le divertissement fait très bien diversion ! Mais bien sûr, pour que l’escroquerie fonctionne, il faut la parer d’intentions respectables. L’Adversaire s’appuie alors sur le repos auquel nous avons légalement droit. Et c’est vrai que le Sabbat mais aussi les soirs de la semaine et les jours de fête sont faits pour se relâcher, profiter de sa famille et se divertir. Ce qu’il omet cependant de dire, c’est que, sous l’ancienne alliance, le Sabbat et les jours de fêtes ne sont pas du tout des jours où l’on ne fait rien ! Ils sont justement là pour que les enfants de Dieu aient le temps de Lui rendre un culte, de se retrouver entre eux lors de grandes agapes et même d’accomplir des actes de bienfaisance en donnant à manger à ceux qui étaient sans ressources (Deutéronome 14.26-29). Sous la nouvelle alliance, les premiers chrétiens se retrouvaient tous les jours dans la cour du temple pour prendre la cène et louer Dieu (Actes 2.46-47) et on imagine bien que c’était en dehors de leurs heures de travail ! De même, quand Paul vient prêcher Jésus à Éphèse, il enseigne les nouveaux disciples tous les jours dans une école (Actes 19.9). Certains manuscrits précisent les horaires de ce premier institut biblique : « de 11h à 16h », créneau qui était consacré au repas et à la sieste ! Bien sûr, le rythme de vie à l’époque antique n’était pas le même qu’aujourd’hui mais il faut quand même nous rendre compte que nous confondons trop souvent le repos avec la paresse et le divertissement avec l’oisiveté stérile ! Or, comme le dit le dicton, « l’oisiveté est la mère de tous les vices ». Comme l’a déjà écrit Jonathan (ou plutôt John Piper), on n’est pas tenté de pécher quand on est occupé à faire des choses constructives.
Ce qui me nourrit, c’est d’accomplir la volonté de celui qui m’a envoyé et de mener à bien l’œuvre qu’il m’a confiée. Vous dites en ce moment : Encore quatre mois, et c’est la moisson ! N’est-ce pas ? Eh bien, moi je vous dis : Ouvrez vos yeux et regardez les champs ; déjà les épis sont blonds, prêts à être moissonnés. Celui qui les fauche reçoit maintenant son salaire et récolte une moisson pour la vie éternelle, si bien que semeur et moissonneur partagent la même joie.
Jean 4.34-36
Dans ce passage, Jésus préfère sa mission à son confort (manger) et traite de la peur des disciples en leur disant que tout est déjà prêt pour avoir du succès (et il dit cela lors de l’évangélisation d’un village samaritain, donc un terrain très difficile). Alors qu’est-ce qu’on attend pour avancer de manière significative ? On regarde souvent des films où l’on s’identifie à un héros qui prend des risques, qui innove, qui persévère et… qui réussit ! On aimerait être comme lui. Mais la bonne nouvelle, c’est que Jésus veut aussi que nous soyons ce héros ! Être chrétien c’est être un vrai rebelle, c’est lutter contre ses tendances naturelles, c’est vraiment regarder les choses en face sans truquer, sans enjoliver, en prenant le risque de la déstabilisation et du changement. C’est être aimant, patient avec l’autre, c’est être prêt à souffrir du regard méprisant ou de la parole dure de ceux qui ne veulent pas entendre parler de l’Évangile. Mais ça vaut le coup et l’une des plus grandes qualités que nous devons avoir (celle que le diable essaie de saper avec la peur et le confort), c’est la persévérance. Malgré toutes les oppositions, combattons avec l’assurance que cela n’est pas vain et que le Seigneur agira… parce que nous combattons pour Sa seule gloire.
La prochaine fois, nous parlerons d’un bouclier qui protège du conformisme.
Cette série est inspirée de la seconde partie du livre Dis-moi qui tu suis je te dirai qui tu es de Jonathan Chaintrier et Yohann Tourne.




Matthieu 11.25-30 : Écouter le Seigneur (4)