Éphésiens 6 : Armez-vous ! Épisode 2

Le diable veut notre peau et sait comment nous attaquer très efficacement. Heureusement, Dieu nous fournit une armure de protection.

Lors du précédent épisode, nous avons dressé ce tableau avec les différentes parties de l’armure, leur signification et donc la nature de l’attaque satanique :

La ceinture de la vérité

La principale tactique du diable, c’est la confusion. Si notre situation ressemblait à celle d’un héros de film américain, nous serions des êtres innocents et forts face à des méchants très vilains, très moches et faisant des actions manifestement répréhensibles. Notre conviction d’être dans le bon camp serait inébranlable et nous n’aurions pas de mal à esquiver des coups auxquels nous nous serions préparés. Sauf que le combat ne se fait pas « à la régulière » ! Il n’y a pas de couleurs de maillots pour distinguer les équipes, les règles du jeu sont sujettes à interprétation et l’arbitre ne siffle pas beaucoup les fautes ! 

Nous aimerions tellement qu’il y ait une frontière très nette entre les enfants de Dieu et les enfants du diable mais, malheureusement pour nous, Jésus n’a pas choisi de téléporter instantanément au paradis tous ceux qui mettent leur foi en Lui. Au contraire, dans la prière qu’il adresse à son Père juste avant d’être arrêté, il dit à propos de ses disciples :

Je ne te demande pas de les retirer du monde, mais de les préserver du diable. Ils n’appartiennent pas au monde, comme moi-même je ne lui appartiens pas.

 Consacre-les par la vérité. Ta Parole est la vérité. Comme tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi je les y envoie. Et je me consacre moi-même à toi pour eux, pour qu’ils soient, à leur tour, consacrés à toi par la vérité. (Jean 17.15-19)

Les disciples de Jésus sont bien distincts des autres gens puisqu’ils sont consacrés à Dieu. Et ils vont avoir une mission : aller dans le monde pour y être les dignes représentants du Seigneur que nous retrouvons dans le livre des Actes des apôtres. Mais sa prière montre que le Maître n’est pas très rassuré de les laisser seuls, sans défense et elle révèle les pièges qui les guettent. Le premier piège des versets 15 et 16, c’est que les chrétiens jouent sur un terrain extrêmement défavorable, celui du diable : le monde. Si un loup au milieu d’un troupeau de brebis met déjà une belle pagaille, les chrétiens sont envoyés « comme des brebis au milieu des loups » (Mt 10.16) alors il ne faut pas beaucoup d’imagination pour entrevoir la boucherie qui s’annonce ! C’est pour cela que Jésus demande au Père de les protéger contre leur ennemi. Comment ? Par la vérité (v.17), ce qui est très cohérent avec ce qu’il dit plus tôt dans le même évangile en direction des pharisiens :

Votre père, c’est le diable, et vous voulez vous conformer à ses désirs. Depuis le commencement, c’est un meurtrier : il ne se tient pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Lorsqu’il ment, il parle de son propre fond, puisqu’il est menteur, lui le père du mensonge. Mais moi, je dis la vérité. C’est précisément pour cela que vous ne me croyez pas. Qui d’entre vous peut m’accuser d’avoir commis une seule faute ? Si je dis vrai, pourquoi ne me croyez-vous pas ? Celui qui appartient à Dieu écoute les paroles de Dieu. Si vous ne les écoutez pas, c’est parce que vous ne lui appartenez pas. Jean 8.44-47

Satan est un menteur. Dès le début de la Bible (Genèse 3) nous le voyons arnaquer Adam et Ève, ce qui causera leur mort… et la nôtre ! C’est en cela qu’il allie le mensonge et le meurtre (Jean 8.44). Le cas des pharisiens est d’ailleurs très révélateur des méthodes diaboliques : les pires ennemis du Seigneur sont justement des hommes qui enseignent la loi de Moïse, qui sont reconnus comme des gens droits et pieux par tout le peuple. D’où la confusion quand au lieu de bien s’entendre avec Lui il cherche à Le tuer. Le serpent ancien n’attaque que très rarement de manière frontale, avec une pancarte « je suis très méchant », sinon l’esquive serait trop simple. Au contraire il se travestit, il insinue, il met le doute, il embrouille. Il fait usage de semi-vérités, de vérités déformées, exagérées, minorées. 

On peut donc dire que, finalement, ce tentateur n’a que le pouvoir qu’on lui laisse… mais encore faut-il percevoir la tentation ! C’est pour cela que Jésus pointe la vérité comme solution suprême : quand Lui-même s’est retrouvé face à lui (Matthieu 4), il a triomphé en se référant aux paroles irréfutables de la Bible. Quand il a été mis à l’épreuve par les religieux il ne s’est pas laissé embarquer mais a lu leurs vraies intentions pour ne pas tomber dans leurs pièges. Enfin, quand il a failli craquer devant la perspective de la croix (Matthieu 26.36), il s’est cramponné à la mission que lui avait donnée son Père. En d’autres termes, Jésus faisait preuve d’un discernement spirituel exceptionnel pour tenir ferme sur cette terre regorgeant de Péché. Et les chrétiens doivent bien entendu l’imiter : 

Que personne ne vous trompe par des arguments sans valeur : ce sont ces désordres qui attirent la colère de Dieu sur ceux qui refusent de lui obéir.

Ne vous associez pas à ces gens-là. Autrefois, certes, vous apparteniez aux ténèbres, mais à présent, par votre union avec le Seigneur, vous appartenez à la lumière. Comportez-vous donc comme des enfants de la lumière – car ce que produit la lumière c’est tout ce qui est bon, juste et vrai. Comme des enfants de la lumière, efforcez-vous de discerner ce qui plaît au Seigneur.

Ne participez pas aux pratiques stériles que favorisent les ténèbres, mais démasquez-les plutôt.

Éphésiens 5.6-11

Ce discernement est la marque des enfants de lumière. Ils sont opposés à ceux qui appartiennent aux ténèbres et « qui suivent leurs pensées vides de sens » qui ont « l’intelligence obscurcie » et qui ont « perdu tout sens moral, ils se sont livrés à l’inconduite pour se jeter avec frénésie dans toutes sortes de vices ». (Ép 4.17-19) Ces malheureux ont été mystifiés par les fourberies du roi des faussaires et sont dans l’incapacité totale de démêler le vrai du faux. Mais bien sûr cette dichotomie entre enfants de lumière et enfants des ténèbres est schématique : les disciples du Seigneur n’ont pas atteint le niveau de discernement du Maître et Paul doit les exhorter à la vigilance, à la persévérance afin qu’ils ne retombent pas dans leurs anciens travers. D’où le premier élément de l’armure du chapitre 6 : la ceinture de la vérité. En fait, les lunettes de la vérité (pour voir la vie sans mensonge) aurait été une meilleure image mais… celles-ci n’existaient pas encore donc on pardonnera à Paul ce manque d’imagination !

La prochaine fois, nous verrons la cuirasse de la justice.

Cette série est tirée du livre Dis-moi qui tu suis je te dirai qui tu es de Jonathan Chaintrier et Yohann Tourne.

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *